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Wellington | Fabrique urbaine

3516, rue Gertrude
Verdun, Québec H4G 1R3
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L'urbanisme en pratique

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URBS+ : Abréviation d’urbanisme, mais quand même un peu plus. Une revue hebdomadaire d’ouvrages et d’œuvres avec comme point commun un intérêt pour l’univers urbain, qui est aussi l’univers ultime de l’être humain.

Evergreen

April 14, 2022 John Voisine
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Building suburbia—Green Fields and Urban Growth, 1820-2000. Dolores Hayden, Vintage Books, 2004, 318 pages.

La caricature de la banlieue passe souvent par l’utilisation d’un « gros trait », une image qui illustre cette assimilation vers le plus bas commun dénominateur ou quelque composition qui ne s’embarrasse pas de nuance. Un échantillonnage démographique contemporain ou encore, pour ceux qui aiment les explorations terrain, une balade en voiture dans les extrémités de l’île de Montréal, sur l’île Jésus, dans sa couronne nord ou sur la Rive-Sud fera beaucoup pour dissipé ce portrait facile. Il est alors rassurant d’entreprendre un ouvrage comme celui de Madame Dolores Hayden qui de go, dans sa table des matières, identifie sept (7) historic patterns pouvant représenter, sur presque deux cents ans, les sept grandes étapes de ce phénomène toujours en évolution qu’est la banlieue.

De par la croissance explosive des banlieues après la Seconde Guerre mondiale, on a tendance à ne percevoir que cette partie de son histoire, ce que l’auteure appelle avec justesse les Sitcom Suburbs (1945-1989), du type représenté par des téléséries comme Leave It to Beaver ou Father Knows Best. Mais avant d’en arriver là, il aura fallu une série d’itérations (Borderlands, Picturesque Enclaves, Streetcar Buildouts, Mail-Order and Self-Built Suburbs) qui étaient toutes autant d’échappatoires plus ou moins achevées pour l’idéal résidentiel familial, séparé des nuisances perçues ou réelles de la ville, mais toujours attaché à cette dernière pour le travail dans l’économie tertiaire, la finance et l’éducation supérieure. L’auteure vient poursuivre et approfondir notre compréhension des premières banlieues (les Borderlands), en mettant l’accent sur le travail d’une femme comme Catharine Beecher dans la systématisation et l’organisation des espaces résidentiels intérieurs afin de tenir compte du rôle changeant (et de plus en plus autonome) de la femme de classe moyenne blanche. C’est d’ailleurs un des points forts de l’ouvrage : souligner l’apport marquant, mais souvent oublié, de plusieurs intellectuelles et professionnelles dans la construction matérielle et idéologique de la banlieue.

Parce que pour permettre ce transfert massif de population des quartiers urbains vers ces lointaines enclaves, il fallait penser à un tout nouveau système d’accommodations et de services, le passage d’un mode d’existence basé sur l’essentiel vers un mode de vie reposant sur la consommation.

Sur les traces de Building Suburbia

De façon curieuse, c’est le chapitre sur les Mail Order and Self-Built Suburbs qui apporte une perspective vraiment fraîche sur cette quête de la propriété en banlieue. La combinaison d’entrepreneurs privés, des grands détaillants de cette nouvelle économie de consommation (catalogue Sears, qui offre tout ce qui peut venir meubler la maison idéale, jusque la maison elle-même) et de familles désespérées de participer dans cette nouvelle culture universelle, viendront installer confortablement, des les années 1920, mais surtout à partir des années 1930 et jusqu’à maintenant, les modalités des politiques nationales d’accès et d’acquisition d’une propriété résidentielle pour une famille de classe moyenne blanche. Mais il y avait un catch : il fallait que cette propriété soit essentiellement de type Levittown. Tout le répertoire résidentiel à cette date, et les formes urbaines, architecturales et de mobilité si étroitement et efficacement imbriquée et associée à cette urbanité se voyaient alors coupé du marché.

On le sait et Madame Hayden le rappelle plusieurs fois dans l’ouvrage, cette situation n’a rien d’universel. Plusieurs autres sociétés industrialisées et occidentales ont négocié la question de l’habitation de façon bien plus flexible qu’ici en Amérique du Nord. Ce qui est normal ici, le développement, la construction, l’aménagement et la vente par des promoteurs d’une résidence privée dans un marché libre sont, en fait, des pratiques de moins en moins viables. Dans les faits, ce marché est un artifice pour des transferts massifs de fonds publics vers un secteur (la construction résidentielle en banlieue) qui dans son incarnation américaine (incluant le Québec) engendre des effets de distorsion massivement et produit des externalités toujours plus nocif.

Surtout que, depuis la parution du livre, presque vingt (20) ans déjà, plusieurs tendances délétères identifiées se sont accélérées : edges nodes et rural fringes de plus en plus excentré, développé sans possibilité de rattachement à un tissu urbain. L’auteure finit sur un plaidoyer pour une reconstruction sur les bases saines des anciennes banlieues de type streetcar, mais elle n’a pas d’illusion sur les difficultés (montage financier quasi impossible, réglementation archaïque, etc.) que cela représente. Et maintenant, avec un gouvernement sérieusement engagé avec une proposition d’un troisième lien…


La semaine prochaine, le quatrième dans notre série sur la banlieue, avec un thème qui m’intéresse particulièrement, soit les clauses restrictives (restrictive covenants) autrefois attachées à la vente d’une propriété : Bourgeois Nightmares—Suburbia, 1870-1930

Tags Building Suburbia, Dolores Haydon, Suburbs, Urban history, Urban sociology

Out There

April 8, 2022 John Voisine
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Borderland—Origins of the American Suburb, 1820-1939. John R. Stilgoe, Yale University Press, 1988, 353 pages.

Pour nous plonger un peu dans le matériel et le ton qui caractérise cette «préhistoire» de la banlieue américaine, John R. Stilgoe nous présente ce passage de Susan Cooper (Rural Hours), celle qu’on appelait la «witch-hazel» de cette nouvelle identité (le borderland) qui ne se réclame ni de la ville, ni de la campagne, ni de la banlieue, mais qui emprunte des éléments au trois : «We are the borderers of civilization in America, but borderers of the nineteenth century, when all distances are lessened, whether moral or physical.» Il y a beaucoup à décortiquer dans cette phrase, et l’auteur de ce livre est le guide parfait pour entreprendre cette balade, remplie de chemins inattendus, entre villes et frontières émergentes.

À la conquête de ce territoire alors souvent décadent et laissé en friche (slovenly farms—tel qu’ils étaient qualifiés à l’époque), on trouve justement un public citadin désespéré de s’imaginer transcender sa condition d’urbain, tenaillé par la nouvelle économie manufacturière et industrielle, prisonnier d’un capitalisme qui transforme sous ses yeux la ville en milieu hostile à cette famille bourgeoise, qui commence à demander mieux de la vie et qui en a les moyens. C’est face à cette situation et avec le développement de nouveaux moyens de mobilité (trains, tramway, omnibus) que, pour les plus fortunés, la perspective de nouveaux territoires, jusqu’alors impossible d’atteinte, s’ouvre et se développe sur une base régulière pour l’habitation. Ni vraiment du domaine de la banlieue (le plus souvent en continuité avec la ville), ni vraiment du domaine de la maison lointaine de vacance, la résidence du borderland trouve son sens dans sa capacité à faire oublié la ville, à rattacher ses résidents grâce à une mise en scène du naturel (improvements) et à recentrer l’existence des habitants de ce foyer nouveau genre du 19e, début 20e siècle.

Cette résidence borderland vient ainsi reconstruire le paysage de la périphérie des villes. Ce qui était le domaine de la «slovenly farm», parfois même abandonné, est repris en main par ce public urbain fortuné et motivé à faire revivre ce territoire selon des besoins contemporains qui lui sont propres.

Sur les traces de Borderland

Ce livre n’a pas comme objectif de démasquer toutes les causes de l’exode vers ces nouveaux borderlands, mais il aurait été difficile pour l’auteur de ne pas mentionner certains des facteurs qui incitait quelques jeunes ménages fortunés à passer leurs existences aussi loin de leurs centres d’activités professionnels. Puisqu’on parle bien ici de gens qui conservent un lien essentiel et quotidien (du moins pour l’homme du couple, mais aussi parfois pour elle) à la ville. L’auteur pointe vers une littérature populaire et popularisée par un riche éventail d’hebdomadaire et de mensuels qui vantaient les vertus curatives d’une vie loin du stress et des formes les plus débilitantes d’affliction nerveuses, touchant particulièrement les hommes. Pour la femme du couple, la résidence en borderland offre simultanément autonomie et intimité, l’occasion de construire une oasis réparatrice pour son homme et à leurs progénitures, le plus sain et stimulant des milieux, loin de la pollution urbaine. Parfois, le langage utilisé par les auteurs dans les périodiques est plus franc, comme cet article de 1906 dans Suburban Life, où l’on apprend que : «There is no race problem in Shenandoah—no colored people and no foreign population. There are no slums, no tenements, no double houses, and no shacks.» Une façon sans ambiguïté de décrire l’idéal borderland.

Mais pour être parfaitement honnête, les gens qui occupaient ce borderland ne voulaient aucunement se laisser associer à la caricature facile qu’en faisait certains contemporains, comme dans Main Street ou Babbitt de Sinclair Lewis. Loin d’être la frange réactionnaire face aux nouvelles réalités urbaines, l’auteur démontre, par son analyse particulière, que cette frontière se rattachait en plusieurs points aux façons les plus modernes de vivres l’urbanité. Les parallèles (absolument involontaire, puisque ce livre date de 1988) qu’il est possible de faire avec nos manières de vie contemporaine (en 2022) ne manquent jamais de faire réfléchir.

De la ferveur des come-outer en passant par les affligés du newyorkitis, des développeurs ayant eu l’audace et le courage d’entreprendre des modèles aussi différents que Forest Hills et Shaker Heights, Borderland est le livre qui nous fait imaginer, vivre et comprendre cette préhistoire de la banlieue.


La semaine prochaine, le troisième livre dans notre série sur la banlieue : Building Suburbia—Green Fields and Urban Growth, 1820–2000


Tags Borderland, John R. Stilgoe, Suburbs, Historique, Urban sociology

Nowhere Near

March 11, 2022 John Voisine
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The Geography of Nowhere—The Rise and Decline of America’s Man-Made Landscape—20th Anniversary Edition. James Howard Kunstler, designed by Pressbooks, 1993-2013, 258 p. [Version e-book lu sur Kindle]

Le propos de The Geography of Nowhere était urgent au moment de sa parution, en 1993. C’est un peu troublant de constater que trente ans plus tard, cet argumentaire livré avec mordant et même une touche de colère (mais non sans humour) demeure tout aussi actuel et vrai. La prose déployée par James Howard Kunstler aura permis de mettre des mots, de donner un vocabulaire à un malaise généralisé face à la finalité désolante de nos paysages urbanisés. Et c’était justement le moment, durant cette dernière décennie du 20e siècle, où nous étions finalement mûres pour l’entendre et l’absorber. Avant, on pouvait facilement se laisser convaincre que le meilleur était encore à venir, qu’une fois pleinement développé, le résultat de l’expérience du développement basé sur l’automobile produirait un environnement urbain mariant harmonieusement mobilité automotorisé et des formes urbaines stimulantes et confortables, tout en assurant la pérennité d’une prospérité pour tous.

Maintenant, rares sont les gens qui ne peuvent articuler en quoi cette proposition n’a toujours été qu’un mirage, non seulement sur le plan économique, bien sûr, mais également social, environnemental et humain. Ainsi, une économie fondée simultanément sur la délocalisation et l’extraction, des difficultés croissantes à assurer une répartition équitable de la richesse, la garantie de l’irréversibilité des changements climatiques et un cadre bâti (depuis 1945) qui produit, à sa manière, de multiples formes d’appauvrissement, sont tout autant d’éléments qui nous pèse lorsque vient le temps de chercher des issues à ces impasses.

Ce qui rend aussi le propos du livre si pressant, même (ou surtout) presque trente ans après, c’est justement le paradoxe que la faillite de ce type de développement s’est avéré si incontestable, tout en demeurant si omniprésent et incontournable. M. Kunstler va chercher loin dans l’histoire américaine les origines de ce qui a conduit à l’abandon volontaire du savoir-faire dans l’aménagement de nos environnements urbains contemporains. Ce voyage dans les dédales des nombreuses manières indigènes et originales, mais maintenant perdues de s’approprier et d’aménager les campagnes, les «towns», les grandes villes et éventuellement de toute l’Amérique d’avant l’ère automotrice est accompli de façon particulièrement engageante et éclaire particulièrement bien son propos.

Sur les traces de The Geography of Nowhere

M. Kunstler prend aussi le temps de faire la genèse du développement des notions et de l’esthétisme moderniste. On ne s’égare pas trop en disant qu’il considère ce mouvement comme étant essentiellement frauduleux, et que son influence, avec l’immigration aux États-Unis des grands qui l’incarnaient (Gropius, Mies van der Rohe, etc.) est à la racine des environnements cul-de-sac et vide de tout sens. La plupart des pays de l’Europe de l’Ouest ont aussi jonglé de façon directe avec les opportunités de la logique moderniste (avec la destruction laissée par le dernier conflit mondial), mais aucun d’entre eux n’est tombé si totalement dans de la pensée radieuse du modernisme. Les Américains ont ajusté la recette de la sauce moderne à leur goût, et le résultat insipide de leurs créations.

La relation frustrante et infertile de certains groupes intellectuels et d’une frange de la classe politique américaine envers l’urbanité est, avec justesse, pointée du doigt par l’auteur comme une des sources des difficultés contemporaines dans la mise en place de balises d’aménagement urbain qui affirme sa nature complexe. Mais avant d’en arriver à ce macro-constat, l’auteur prend plaisir, et nous fait plaisir en évoquant plusieurs moments de l’histoire urbaine américaine où la prise en compte des impératifs économiques ne se faisait pas au détriment d’un paysage urbain satisfaisant. Les leçons qu’il tire de visites à Greenfield Village, Disneyland et Disney World, de sa ville d’adoption, Saratoga Spring ou d’un simple village au Vermont valent en elles-mêmes le prix d’admission.

M. Kunstler (qui est malheureusement maintenant devenu un «full tin foil hat MAGA») n’était pas le premier (Jane Jacobs, Lewis Mumford), et ne sera certainement pas le dernier à mettre le doigt sur la dégradation de nos environnements bâtis, urbains et naturels suivant l’automobilité. Un dernier chapitre propose des pistes de résolutions, mais c’est maintenant trente ans plus tard et ce qui semblait dérisoirement homéopathique à l’époque a amplement confirmé sa nature foncièrement anémique depuis. L’auteur mentionne l’urgence d’une réforme en profondeur des codes de zonage (stationnement, densité, mixité) et même de construction, mais les incitatifs devront émaner d’une échelle supérieure si elles sont pour être adoptés et appliqués.


La semaine prochaine, une série en deux livres qui se veulent un regard, à 10 ans d’intervalle, sur notre objet d’intérêt à tous, la ville. On commence ce jeudi (17 mars) par un autre classique, Triumph of the City et ensuite, Survival of the City (24 mars).

Tags The Geography of Nowhere, James Howard Kunstler, Suburbs, Urban Design, Zoning

Les radicaux de banlieue

November 30, 2020 John Voisine
Radical Suburbs Concord Park, February 1957 Chapter 5

Radical Suburbs - Experimental Living on the Fringes of the American City. Amanda Kolson Hurley, 2019.

On aime toujours s’imaginer que notre réalité va bien au-delà de ce qui est aisément perceptible. Dans un sens, des livres comme ceux de Ms Hurley sont exactement dans cette catégorie : sous l’ordinaire du genre (ici, la banlieue) se cache une complexité, des niveaux de nuances impossible d’imaginer sans une connaissance approfondie du lieu. Mais encore, cette volonté de faire différemment et mieux peut-elle survivre à l’érosion du temps et la marche implacable des systèmes dominants?

Chose certaine, dans Radical Suburbs, l’auteure démontre clairement que des gens ont, à plusieurs moments du 20e siècle et pour des raisons qui se voulaient à la fois universelles et spécifiques, tenté de s’approprier des banlieues comme modèle radical. Des enclaves aux principes qui semblaient irréconciliables (même utopique), dans le sens qu’ils confrontaient les préjudices (« vérités ») de leurs époques, ces communautés avaient choisi l’isolement par rapport à la cité, non pour mieux vivre l’ordinaire, mais plutôt pour incarner pleinement, dans leurs quotidiens, ces visions radicales. En ce sens, ils renversaient la formule « banlieusarde » de l’isolement dans l’exclusivité unifamiliale afin de collectivement habiter une convention d’idées, de philosophie et parfois même un idéal constructif qui leurs étaient propres.

L’auteure nous dépeint essentiellement six (6) de ces « intentional communities » (p. 48), qui vont de la commune développée autour d’une foi qui interdit le renouvellement (Ambridge, PA), aux anarchistes « pendulaires » (Stelton Colony, Piscataway, NJ), en passant par les esthètes des Garden City (Greenbelt, MD), du modernisme (Six Moon Hill and Five Fields, Lexington, MA), des constructeurs d’intégration (Concord Park, Trevose, PA) et finalement ceux qui pensaient pouvoir faire une nation de modèles New Towns (Reston, VA), une version plus complète, diversifiée (fonctionnellement) et moins parasitaire de la banlieue. 

L’histoire de ces expériences « radicales » en est une du triomphe momentané des idéaux sur la matière. Quelques idéaux éthiques ou esthétiques qui se sont matérialisés, l’espace de quelques décennies fructueuses. Mais il est difficile, comme le souligne l’auteure, de ne pas s’imaginer que la majorité de ces expériences ont probablement été affaiblies par ce qui est la caractéristique première de l’enclave exclusive de banlieue, soit son isolement.

Sur les traces de Radical Suburbs

J’ai pour la première fois entendu parler de l’œuvre grâce à l’épisode 3 d’un podcast maintenant en pause, Nice Try! (Utopian), qui portait sur le contraste entre Levittown, l’archétype de la banlieue, et Concord Park, qui est une des « Radical Suburbs » décrit dans l’ouvrage. Le « radical » ici étant la volonté de vivre dans une communauté intégrée sur le plan de la couleur de la peau des résidents. Cet épisode est essentiel, mais il faut se gâter pour vrai et s’écouter la totalité des huit (8) épisodes de la première saison de Nice Try!

L’auteure a eu la bonne idée de classer ses sources documentaires en fonction des chapitres. Je commence toutefois par un livre qui fera bientôt l’objet d’une chronique dans cet espace, soit l’ouvrage de Richard Rothstein, The Color of Law : A Forgotten History of How Our Government Segregated America (2017) —mentionné comme source du chapitre 5, qui porte sur la banlieue de Concord Park. Suffis pour le moment de s’en faire une priorité de lecture. Un autre livre qui fera bientôt la chronique sur ces pages est le classique du genre, Crabgrass Frontier — The Suburbanization of the United States (1984), de Kenneth T. Jackson —mentionné pour l’introduction.

Il y a enfin quatre (4) ouvrages qui sont maintenant intégrés à ma liste, suite à la lecture de Radical Suburbs. Dans l’ordre utilisé par l’ouvrage, dans l’introduction on notera Bourgeois Utopias : The Rise and Fall of Suburbia (Robert Fishman, 1989), Building Suburbia: Green Fields and Urban Growth, 1820-2000 (Dolores Hayden, 2004) et Crabgrass Cruciale: Suburban Nature and the Rise of Environmentalism in Twentieth-Century America (Christopher C. Seller, 2012). Finalement au premier chapitre, comme ne pas remarquer un livre avec comme titre City of Refuge : Separatists and Utopian Town Planning (Michael J. Lewis, 2016).

Tags Radical Suburbs, Amanda Kolson Hurley, Suburbs, Utopia, Housing

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