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Wellington | Fabrique urbaine

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Verdun, Québec H4G 1R3
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L'urbanisme en pratique

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URBS+ : Abréviation d’urbanisme, mais quand même un peu plus. Une revue hebdomadaire d’ouvrages et d’œuvres avec comme point commun un intérêt pour l’univers urbain, qui est aussi l’univers ultime de l’être humain.

Bilan et après

September 13, 2021 John Voisine
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Montréal en chantier—Les défis d’une métropole pour le XX!e siècle. Sous la direction de Jonathan Durand Folco, Écosociété, 2021, 256 pages. [Lu sur l’application Books]

Contrairement à la flexibilité que se permettent leurs homologues aux niveaux provincial et fédéral, la classe politique municipale du Québec doit composer, de façon quelque peu paternaliste, avec une loi qui leur impose des élections à jour fixe et sur une périodicité de quatre ans. Faisant probablement cause et tirant avantage de l’inévitable scrutin du 7 novembre prochain, les auteurs-es (sous la direction de Jonathan Durand Folco, qui introduit et conclut le recueil) utilisent trois grands thèmes (Habiter, Innover et Participer). Ils proposent des textes qui explorent et discutent des réalités urbaines montréalaises à la lumière du travail de la dernière administration municipale. Les enseignements qu’on pourra en tirer sont autant rétrospectifs que prospectifs, et ce toujours dans une optique qui fait sens en contexte montréalais.

Même si l’élection d’une majorité pour Projet Montréal (en 2017) fut pour plusieurs comme une bouffée d’air frais et un coup de balai nécessaire après quatre années d’une gouvernance curieusement rigide et autoritaire sous l’équipe du maire Denis Coderre, cela ne veut pas dire que les dernières années furent sans peine pour l’équipe de la mairesse Valérie Plante. Comme cela était aussi arrivé avec le maire Jean Doré du RCM, la mairesse a dû consacrer des ressources et un temps précieux à gérer des crises internes. De plus, comme l’histoire de la politique montréalaise nous l’enseigne, il est souvent aisé et sans conséquence réelle pour une nouvelle administration de revenir en arrière. Dans les circonstances, sans les quelques minces tentatives d’introduire un soupçon de progressisme dans les initiatives municipales qui caractérise le parti de Madame Plante à son meilleur, il est facile de concevoir comment un retour au pouvoir de l’ancien maire Denis Coderre serait tout ce qu’il faut pour signaler aussi un retour des politiques et stratégie conventionnelles et éprouvées (parfois même réductrice).

Face à cette possibilité très réelle d’un coup de barre à droite à l’échelle municipale et même métropolitaine, les textes de ce recueil forment un excellent condensé d’une perspective plus à gauche sur la situation économique, sociale et démocratique de l’univers urbain montréalais. Juste à temps pour réfléchir aux conséquences du prochain vote.

Sur les traces de Montréal en chantier

C’est avec un extrait paru dans La Presse, il y a quelques semaines, que j’ai eu connaissance de ce recueil. On aura judicieusement choisi de mettre en vedette un texte sur ce qui est maintenant permis d’appeler « l’éternelle » question du logement, sa disponibilité, son abordabilité et son accessibilité. Cette situation est endémique pour les villes « attractives » sur le plan économique (concentration des emplois), social (services et éducation) et culturel (arts, spectacles et musique) comme Montréal. Ce texte de la section Habiter combine bien les grandes forces et les quelques (rares) faiblesses du recueil. Ainsi, la façon d’aborder les questions soulevées se colle bien aux réalités montréalaises et a la manière qu’elles se sont présentées à l’administration Plante. Les auteurs font aussi un historique ainsi qu’un bilan des réponses avancées par son administration en termes de propositions stratégiques, politiques ou réponses réglementaires.

Il y a toutefois une tendance caractéristique à certains textes du recueil d’explorer un nombre limité de causes à une situation, à envisager des ajustements ou des solutions qui se situent dans une gamme étroite d’options consensuelles et progressiste confortable. Dans le cas spécifique du texte sur le logement à Montréal, la démonstration des effets pervers de la financiarisation (basé sur les travaux de Louis Gaudreau et d’Alan Walks) et des pratiques de la SCHL (assurance hypothécaire, titrisation) est bien établie et convaincante, mais encore ? Le texte ne contient, par exemple, aucun commentaire sur les effets des outils réglementaires conventionnels ; on pense ici au zonage, au lotissement, au stationnement minimum (au lieu de maximum) et à la densité ruineusement faible en milieu urbain. Ce sont pourtant là des outils pleinement sous le contrôle des administrations municipales et dont l’assouplissement permettrait d’activer un vaste potentiel pour la création d’une richesse diversifiée (usage intensifié et mixte, patrimoine recyclé) et urbaine.

Je ne voudrais toutefois pas laisser l’impression que ce texte sur le logement, ou n’importe lequel des thèmes abordés (espaces publics, mobilité, fiscalité, démocratie locale, etc.) ne donnera pas, à tout lecteur qui voudra bien s’y attarder, une abondance de pistes fertiles pour (re) penser nos réalités urbaines montréalaises.

Le texte de cette revue a été publié le lundi 27 septembre 2021.

Tags Montréal en chantier, Jonathan Durand Folco, Urbanisme, Fiscalité municipale, Mobilité

À nous la ville!

January 4, 2021 John Voisine
À nous la ville! À nous la ville! À nous la ville!

À nous la ville! Traité de municipalisme. Jonathan Durand Folco, Écosociété, 2017, 200 p. (lu en version epub)

Il y a de ces idées qui sont le reflet de leurs époques. Ainsi, je n’ai aucune raison de douter que le portrait de la condition ouvrière dans l’Angleterre victorienne fait par Friedrich Engels fût autre chose que la réalité des gens à cette époque. On pourrait même concéder que les remèdes proposés (avec Karl Marx) dans son Manifeste du Parti communiste pouvaient se tenir. Plusieurs ont été inspirés par ces idéaux de solidarité et ont implanté ce socialisme, du moins dans nos démocraties avancées. Mais avec l’économie financiarisée qui prend racine au début des années 1980, force est aussi d’admettre que cette lutte n’est jamais vraiment finie.

Il est donc normal de voir l’émergence de nouvelles propositions pour une solidarité contemporaine, calibrées pour faire face aux défis polycentriques (l’émergence des nouvelles ploutocraties, des instances gouvernementales capturées aux profits des industries, les changements climatiques, etc.) qui marquent notre époque. Entre en scène cet opuscule-traité-manifeste de M. Durand Folco qui y va du « municipalisme » comme planche de salut politique. On y propose de dépasser l’abstraction du développement durable pour « un concept plus concret et multidimensionnel de soutenabilité politique, sociale, économique, environnementale et territoriale » (p. 68). Au lieu de parler de décroissance, on proposera l’émergence d’une économie « post-croissance » (p. 71), qui pourrait inclure « la municipalisation partielle de l’économie […] mélange d’institutions publiques locales, de coopératives et de petites entreprises sociales ancrées dans la communauté » (p. 73). Le municipalisme s’incarnerait ainsi comme « une lutte démocratique orientée vers l’émancipation, l’autogouvernement, l’égalité sociale et la création de nouvelles communautés politiques (et non seulement culturelles)» (p. 173). Selon le manifeste À nous la ville !, les six grands principes du municipalisme sont la participation citoyenne directe, la démocratisation, la décentralisation, la solidarité intermunicipale, la justice sociale et la transition écologique (p. 224-25).

Ce livre est paru en mars 2017, avant les élections municipales à l’automne de cette même année. C’était aussi, juste après les élections américaine de 2016, de la période de prise de conscience collective des dérapages qui peuvent survenir lorsque nos démocraties avancées basculent dans une logique populiste. Avec cette réalité en tête, on est porté à se demander si, rétrospectivement, les trois premiers principes du municipalisme sont compatibles avec ses trois derniers.

Sur les traces de À nous la ville !

C’est en feuilletant L’État du Québec 2021 : La relance du Québec en 25 thèmes, que j’y ai découvert un texte de Jonathan Durand Folco qui abordait la question de l’après covid du point de vue des municipalités (22. Les municipalités comme tremplin de l’après ?). Je ne sais pas si c’est le format spécifique de la publication, le public cible du texte ou la réalité des dernières années qui a sablé les angles, mais sans pour autant renier l’orientation solidaire, le texte y va nettement moins fort sur les alternatives de gouvernance à tendance « municipaliste » que dans son livre.

À nous la ville! est un de ces ouvrages sans bibliographie et sans index. Mais il y a des notes, et elles sont assez informatives, alors je vais prendre la peine de souligner quelques ouvrages qui se sont ajoutés à ma liste après la lecture du livre de M. Durand Folco. (Correction : il n’y a pas d’index, mais avec la version ePub, il est évidemment possible de faire une cherche du texte par mot-clé ou passage de texte. Je crois toutefois que cette fonction ne remplace pas un index raisonné, compilé et travaillé par l’auteur.e, implanté par l’éditeur).

J’ai toujours eu une fascination morbide pour l’implosion du parti de l’ancien maire de Montréal, Jean Doré. Bien hâte alors de lire Trente ans de politique municipale. Sur la question purement politique du « Que faire ? » en temps moderne, Politique de l’extrême centre semble être une ressource à explorer.

Sur les fiducies foncières communautaires et les moyens alternatifs de profiter de la propriété pour tous sur le long terme, le Manuel d’antispéculation immobilière semble tout indiqué.

Les deux prochains titres seront mentionnés dans leur version originale anglaise, même si elles sont citées en traduction française dans le livre. De David Harvey (mentionné la semaine dernière), From the Right to the City to the Urban Revolution. D’un auteur, John Holloway, dont j’ai découvert l’existence dans ce livre, Change the World Without Taking Power : The Meaning of Revolution Today. Le premier fera sûrement l’objet d’une chronique au cours de l’année.

Finalement, deux documents qui semblent difficiles à obtenir de façon courante. De Michel Castells, La question urbaine (1972) et d’Alberto Magnaghi, Le projet local (traduction de l’italien). Je vais probablement tenter d’obtenir ce dernier et en faire part ici.

Tags À nous la ville!, Jonathan Durand Folco, Municipalisme, post-croissance, manifeste

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