• APPROCHE ET PRATIQUE
  • [ URBS + ]
  • [ VERDUN ]
  • [ OSU ]
  • CONTACT
Menu

Wellington | Fabrique urbaine

3516, rue Gertrude
Verdun, Québec H4G 1R3
514-761-1810
L'urbanisme en pratique

Your Custom Text Here

Wellington | Fabrique urbaine

  • APPROCHE ET PRATIQUE
  • [ URBS + ]
  • [ VERDUN ]
  • [ OSU ]
  • CONTACT

[ URBS + ]

URBS+ : Abréviation d’urbanisme, mais quand même un peu plus. Une revue hebdomadaire d’ouvrages et d’œuvres avec comme point commun un intérêt pour l’univers urbain, qui est aussi l’univers ultime de l’être humain.

Visionaire urbain

June 27, 2024 John Voisine
IMG_2603.jpeg IMG_2604.jpeg IMG_2605.jpeg IMG_2606.jpeg

American Urbanist—How William H. Whyte’s Unconventional Wisdom Reshaped Public Life. Richard K. Rein, Island Press, 2022, 335 pages.

Cette chronique fait partie d’une série sur l’auteur urbain William H. Whyte (1917-1999)

Avant de commencer cette série sur l’œuvre de William H. (Holly) Whyte, je pense qu’on se devait de regarder un peu la vie de ce personnage qui a, avec Jane Jacobs, ranimé la flamme vitale de la passion pour les villes, pour l’urbanité, dans les vertus de la densité, que ce soit des gens, des activités, du cadre bâti même. C’est un parti, et beaucoup ne le partageront jamais ou (pire) n’auront jamais la chance de le développer. Mais, pour ce que j’aime croire être la vaste majorité des gens, il n’existe rien de plus porteur que le « hustle and bustle » d’un centre urbain qui joue pleinement son rôle de centre de l’univers économique, social et culturel de l’activité humaine.

Il ne fait aucun doute que de nos jours, les références à l’opus de Jane Jacobs, The Death and Life of Great American Cities (1961), et même certain de ses ouvrages plus back catalogue, comme The Economy of Cities (1969), mais que j’affectionne particulièrement, sont beaucoup plus courante que ceux à The Exploding Metropolis (qui comporte pourtant un chapitre écrit par Jacobs) ou The Last Landscape (1968) ou même The Social Life of Small Urban Places (1980) de Whyte. Ce sont tous là des ouvrages qui, seuls, auraient parfaitement servi à faire la réputation d’un auteur. Mais il semble assez transparent, à la lecture de cette biographie écrite par Monsieur Richard K. Rein, que la vie et l’œuvre de Holly Whyte à, d’un côté, grandement bénéficié par cet éclectisme et simultanément, a été légèrement handicapé par ce vacillement thématique. Ses ouvrages ont souvent abordé des thèmes légèrement à côté de l’air du temps, sous un angle trop spécialisé pour être populaire, mais aussi trop pratique dans leurs refus des montages théoriques abscons, donc rejeté par les milieux académiques d’accréditation (mais heureusement, pas par les praticiens qui le découvrent ailleurs).

De plus, comment comprendre, à moins de lire cette biographie, qu’il est parfaitement cohérent que l’homme qui a produit The Organization Man (1956), qui décrit l’engrenage corporatif, soit aussi celui derrière The Exploding Metropolis (1958), qui expose l’engrenage toxique de l’étalement urbain, le même qui proposera des solutions pérennes pour la conservation des milieux naturels dans The Last Landscape et le même qui, dans The Social Life of Small Urban Places, développera une méthodologie simple et pratique pour comprendre les comportements humains sur rues et dans les places? Toujours le même homme.

Sur les traces de American Urbanist

Lorsque l’on aborde les questions de vitalité urbaine, de transformation ou de création d’environnement urbain activé par la présence humaine sur rue, le nom qui vient le plus spontanément à l’esprit, autant du public que des spécialistes, est encore celui de Jane Jacobs. Et elle reconnaissait sa dette, écrivant dans la préface à une nouvelle édition (1992) de son livre que « [o]ther authors and researchers—notably William H. Whyte—were also exposing the unworkability and joylessness of anti-city visions. » On apprend aussi dans cette biographie que ce dernier a tiré les ficelles pour qu’elle reçoive une bourse substantielle pour écrire son opus de 1961.

Mais même si leurs causes ont toujours été communes, leurs façons de pratiquer étaient le plus souvent en contraste. Par son milieu familial, ses études (à Princeton) et le moment de son entrée dans l’âge adulte, juste à temps pour participer (en tant que Marine dans le théâtre Pacifique, dans une unité de renseignement), Whyte fut certainement marqué comme un des membres de cette élite issue de la très grande solidarité engendrée par cette époque exceptionnelle. Mais contrairement à la vaste majorité de son groupe générationnel, il a démontré une capacité de lecture et de questionnement des tendances fortes de sa cohorte et de sa classe. On pense au mensonge de l’alignement entre les intérêts des entreprises manufacturières et industrielles et ceux des individus. Ou encore, comment le retranchement en banlieue (par voies autoroutières), autant pour le résidentiel, le commercial et l’entreprise, était présenté comme la solution aux maux de la ville; finalement la pire fraude jamais perpétrée par une population sur elle-même.

Malgré tout, et comme l’illustre cette biographie, Holly Whyte avait, par sa place dans le système, accès à un réseau de gens au portefeuille bien garnis et porteurs de causes auxquels sa contribution fut des plus innovatrices, comme la Ford Foundation et dans le domaine de la conservation, l’argent d’un certain Laurance Rockefeller. Avec tout ça, j’allais oublier de mentionner que sa carrière a été lancée par la revue Fortune, où il a travaillé pendant plus d’une décennie, de 1946 à 1958. Comme on l’entendait à une autre époque, le journalisme mène à tout, à condition de s’en sortir.

Il est vraiment heureux que Holly Whyte s’en soit bien sorti, et nous gagnerons tous à nous familiariser avec son œuvre. Cette biographie nous donne de bons repères pour se faire.

Tags American Urbanist, Richard K. Rein, Biography, Série William H. Whyte, Urbanité

Urb en vacances | Août 2022

August 23, 2022 John Voisine
92E20070-6997-4D03-8F0E-F63D28FD6B80.jpeg D6844406-56EF-413C-8184-B10C58F02A77.jpeg 15827A8C-42B9-4ABF-9A8C-0ADEE3C53AA5.jpeg 0746FE76-0F0C-4067-A643-3514E1281000.jpeg 30A6EDF0-8A7B-43B6-B543-E6FA4A5358F6.jpeg FE1E4C06-CEEF-4321-97E7-435876CF8F5A.jpeg

La ville qu’on a bâtie. Trente ans au service de l’urbanisme et de l’habitation à Montréal, 1956-1986 (Préface de Bernard Lamarre). Guy R. Legault, Liber, 2002, 264 pages.

Fighting from Home. The Second World War in Verdun, Quebec. Serge Marc Durflinger, UBC Press, 2006, 279 pages.

City Unique. Montreal Days and Nights in the 1940s and ‘50s. William Weintraub, Robin Brass Studio, 2004, 332 pages.

American Urbanist. How William H. Whyte’s Unconventional Wisdom Reshaped Public Life. Richard K. Rein, Island Press, 2022, 335 pages et The Organization Man (Foreword by Joseph Nocera). William H. Whyte, University of Pennsylvania Press, (1956) 2002, 427 pages.

Sixteen Ways to Defend A Walled City. K. J. Parker, Orbit, 2019, 377 pages [e-book lu sur l’application Kindle]

Nous en somme presque à la fin de ce mois de vacances, et que nous reste-t-il sur nos tables de lecture? Dans mon cas, encore trop de choses entamées et qui, à chaque fois que je viens pour faire un choix, se réclament tous plus ardemment les uns que les autres pour une poursuite de la lecture. Au moins pour le moment, pas de dud mouillé. Il y a même 2-3 standouts, où le sacrifice est dans l’arrêt de la lecture. Mais trêve d’introduction, voici les livres qui auront égayé mes vacances cet été.

Après notre série sur l’habitation, j’étais curieux de lire ce compte rendu d’un des pionniers de l’habitation publique montréalaise. Monsieur Guy R. Legault fut de la génération qui a eu la chance de se trouver au bon endroit au bon moment (période de la Révolution tranquille et les années 1970) et qui a su, avec force, implanter les nouveaux mandats qui leur étaient confiés; dans son cas, monter un Service de l’habitation, devenu une référence dans le domaine. Sa description du rôle fondamental joué par les programmes de rénovation des logements et des bâtiments (triplex et leurs dépendances [hangar], si vétustes) est, me semble-t-il, trop souvent passée sous silence; nous n’aurions probablement plus un patrimoine de quartiers anciens et centraux mixtes (duplex, triplex, multiplex) si dynamique sans eux. Ce sont là des enseignements toujours pertinents.

Maintenant pour deux livres qui se recoupent par la période, mais qui ne pourraient être plus différents sur le plan de l’angle de couverture. Le premier, une histoire singulière de la mobilisation militaire et civile des autorités municipales et des habitants de la Ville de Verdun durant le deuxième conflit mondial. Verdun était déjà reconnu comme la ville ayant, proportionnellement à sa population, le plus contribué, sur le plan humain, à la mobilisation durant la Grande Guerre, et cette tradition se poursuivra vingt ans plus tard lors de la Deuxième Guerre. Pourquoi? Essentiellement parce que le Verdun de cette époque était majoritairement composé d’habitant issu de l’immigration britannique. Le nouveau maire élu à l’orée de la guerre, Edward Wilson (qui remplace un francophone à la sauce Camillien Houde, Hervé Ferland), jouera un rôle si unique, en créant entre autres le Mayor’s Cigarette Fund for Verdun Soldiers Overseas, qu’il sera reconduit d’élection en élection jusqu’en 1960. En tant que Montréalais ayant des racines familiales à Verdun et qui y vit depuis presque 10 ans, cet ouvrage est un incontournable. Pour une histoire personnelle et intime du Montréal mythique des années 1940-50, difficile de faire mieux qu’avec le page-turner écrit par William Weintraub. Ce Montréal est définitivement révolu, et lorsque lu en parallèle avec l’ouvrage précédent, il n’y a pas d’autre façon de le voir, les temps changent, et certainement, dans ce cas, pour le mieux! La vie urbaine en général était plus brutale, les (rares) plaisirs plus rustiques (même les plus sophistiqués!); la cohabitation entre les différents groupes (ethnique et linguistique) se voilait d’une animosité nourrie d’ignorance. Cela dit, tout ça est décrit d’une plume vive et avec la force d’un traveling cinématographique. À parcourir avec plaisir si on en trouve un exemplaire, au hasard d’une librairie d’occasion.

L’œuvre diversifiée et en quelque sorte pionnière de William H. Whyte est toujours une source de fascination et de plaisir. Alors, je ne pouvais faire autrement que de sauter sur cette toute nouvelle biographie : American Urbanist. Pour un homme qui n’a jamais eu la moindre formation en ce sens, mais qui est pourtant devenu, au fil de son travail, une des meilleures références dans le domaine, cette biographie permet de positionner l’homme par rapport à sa contribution et de mieux apprécier la force et l’originalité qui l’ont toujours caractérisé, autant dans ses méthodes que dans la présentation de ses résultats. Aussi, je viens enfin de commencer son classique, The Organization Man. Dès le deuxième chapitre, il démontre comment, déjà depuis la fin du 19e siècle, la montée des corporations et autre gros conglomérat (a but lucratif, à gouvernance et identité propre) sonnent le glas de l’éthique protestante. Pas mal pour un futur urbaniste!

Finalement, un moment de fiction & fantaisie avec Sixteen Ways to Defend a Walled City. Quel redblooded urbaniste voudra résister à un titre pareil? Certainement pas moi, et c’est bien ainsi puisqu’à peine rendu à la moitié et j’aimerais me rendre d’un trait à la fin, tellement l’histoire agrippe. Le vibe de la capitale fortifiée et assiégée, de la stratification sociale au système impérial, a quelque chose de byzantin (Constantinople juste avant la chute), mais l’histoire et les personnages sont d’un autre monde, même si toute la physique matérielle est terrestre. Dans le même genre, plus fantaisiste, mais mieux construit sur le plan social, je recommande fortement The Goblin Emperor. Pourquoi pas les deux à la plage!

Peu importe le choix, belles vacances et bonne lecture (urbaine!).

Tags Vacances août 2022, Guy R. Legault, Fighting from Home, City Unique, American Urbanist, The Organization Man, Sixteen Ways to Defend a Walled City

514-761-1810

© 2017-2025 | Wellington | Fabrique urbaine | Urban Workshop inc.