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Wellington | Fabrique urbaine

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L'urbanisme en pratique

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URBS+ : Abréviation d’urbanisme, mais quand même un peu plus. Une revue hebdomadaire d’ouvrages et d’œuvres avec comme point commun un intérêt pour l’univers urbain, qui est aussi l’univers ultime de l’être humain.

La forme du code

February 22, 2021 John Voisine
Form-Based Codes Form-Based Codes Form-Based Codes Form-Based Codes

Form-Based Codes—A Guide for Planners, Urban Designers, Municipalities, and Developers. Daniel G. Parolek, Karen Parolek & Paul C. Crawford, Forewords by Elizabeth Plater-Zyberk and Stefanos Polyzoides, Wiley, 2008, 332 pages

La façon de faire sens de la lecture de ce volume est dans le contexte d’une décision de changement radical. Dans ce cas spécifique, on en sera arrivé à la conclusion avérée que le zonage euclidien est à la racine de l’effondrement de la forme et du cadre bâti urbain ; seul un coup de barre ferme et opposé apportera des changements urbains viables. Si cette décision est prise, que ce soit à l’échelle municipale ou des arrondissements, d’une municipalité régionale de comté ou, pourquoi pas, des communautés métropolitaines, ce manuel constitue alors l’outil de référence par excellence pour se bâtir une feuille de route offrant une sortie prometteuse à la manière toxique d’aborder l’espace urbain dans la réglementation actuelle.

Mais si on regarde notre réalité sans fard, force est de constater que l’environnement politique ne semble pas propice à ce changement de paradigme. À ma connaissance, une seule municipalité à complété le processus et aboutie d’un code basé sur la forme. Je ne suis au courant d’aucun autre processus et la lecture de ce volume donne une idée du motif. Pour faire aboutir un tel projet, non seulement faut-il mobiliser une bonne partie des acteurs impliqués dans cette nouvelle « forme » urbaine, mais aussi faut-il vouloir contempler l’environnement urbain à travers un nouveau cadre organisateur, soit celui du transect urbain. C’est la grille d’analyse qui est privilégié pour réaliser un code basé sur la forme et qui s’applique de la ruralité à la banlieue et jusqu’au cœur de la ville, mais qui demande de s’ouvrir à une diversité urbaine qui peut être source de nervosité pour certains. L’ironie est pourtant qu’en contexte de code basé sur la forme, cette diversité est signe d’adaptabilité et de flexibilité, offrant ainsi potentiellement plus de ce qui est apprécié par la communauté.

Le guide est équilibré entre les notions formelles nécessaire à la construction du code et des exemples de projets, analysé et présenté avec les leçons apprises. On n’oubliera jamais que le but ultime de cet exercice est de permettre, en toute confiance, la réalisation et la transformation de la ville, de plein droit. Un autre ouvrage nous fera aborder cette question cruciale la semaine prochaine.

Sur les traces de Form-Based Codes

Lors de la publication de ce manuel, il y a environ une douzaine d’années, celui-ci représentait la somme des connaissances et des enseignements sur les codes urbains basés sur la forme. Les deux premiers auteurs, le couple Daniel G. et Karen Parolek sont encore à la tête d’une des firmes (Opticos) les plus actives dans le domaine de la création de tels codes. Les auteurs des « forewords » au manuel, Elizabeth Plater-Zyberk et Stefanos Polyzoides, sont aussi des figures de premier ordre dans le mouvement « new urbanisme ». La première en tant que partenaire (avec Andrés Duany) dans leur firme, DPZ CoDesign et le second dans Moule & Polyzoides.

Depuis ce temps, il faut se tourner vers le Web pour trouver des ressources qui tiennent compte de l’évolution dans le domaine. Plusieurs ont d’ailleurs été mentionnés dans le contexte du livre de la semaine dernière, mais une qui manquait est la Form-Based Codes Institute (FBCI). Même si seulement tangentiellement relié, le Congress for New Urbanism (CNU) est un bon point de départ. Une autre ressource tangentielle qui laisse sa marque est le Lean Urbanism—Making Small Possible. À défaut de pouvoir faire une refonte de type « form-based », leur proposition de Lean Code Tool—Incremental Zoning Repair vaut la peine d’être considérée.

La notion de transect urbain mentionné plus haut prend en fait racine en biologie et dans l’étude des milieux naturels. Celui qui a vraiment transplanté cette notion dans le domaine moderne de l’urbanisme est Ian L. McHarg dans Design With Nature. Je pense l’aborder d’ici la fin de l’année.

Deux derniers ouvrages, mentionnés dans la bibliographie du manuel et que je tiens à souligner ici : sur le montage de charrettes, incontournable en processus de composition d’un code basé sur la forme, The Charrette Handbook. Un ouvrage malheureusement maintenant inaccessible, Zoned American. L’histoire autour de l’époque de sa publication (1969) est vraiment fascinante ; nous semblons traverser une époque similaire, et il faut espérer que nous saurons saisir le moment.

Tags Form-Based Codes, Parolek & Crawford, Zonage, Code basé sur la forme urbaine, développement durable

Dans la lutte

December 28, 2020 John Voisine
La lutte pour le territoire québécois La lutte pour le territoire québécois La lutte pour le territoire québécois La lutte pour le territoire québécois

La lutte pour le territoire québécois. Entre extractivisme et écocitoyenneté. Bruno Massé, les Éditions XYZ, 2020, 336 p.

La ligne est parfois mince entre la critique constructive et le lavage de linge sale (produit naturellement lors de toute interaction humaine) en public. À plusieurs moments durant la lecture du livre de M. Bruno Massé, j’étais incertain à savoir si cette frontière n’était pas dépassée et si l’on ne se trouvait pas en territoire des luttes internes les plus viles et des plus âpres, caractéristique de toute coalition engagée pour une cause. Non pas qu’il n’y a pas de place pour ce type de discours, mais l’on peut comprendre qu’en entreprenant la lecture de cet ouvrage, mes espoirs étaient ailleurs.

Car certainement, si rien d’autre, le lecteur finira ce livre avec un excellent portrait des luttes intestines et du classement typologique sur une échelle gauche-droite et de l’organisation horizontale-verticale de la mouvance des groupes « écocitoyens », « écologistes » et des tenants du « développement durable » au Québec. Dit autrement, c’est un continuum qui va des soldats pour « un nouveau rapport au territoire québécois » (p. 225), plus ouvert, plus solidaire, plus local et démocratique dans ses prises de décision (qui peut être contre la vertu ?) et de l’autre côté du spectre, les « vendus », c’est-à-dire les tenants du développement durable (chapitre 3. Le développement durable contre l’environnement) ; des gens qui, dans leurs actions pour la cause, trouvent moyen d’accommoder et de s’accommoder du capitalisme avancé. Rien de moins que nos « collabo » des temps modernes.

Je m’en voudrais toutefois de porter ombrage sur la globalité de l’analyse développée par M. Massé. En situant notre regard dans la perspective construite par l’auteur, la situation apparaît telle que décrite dans son ouvrage, et il n’y a pas raisons de penser qu’elle ne correspond pas à une réalité effective. Au dernier chapitre, les huit propositions avancées avec courage par l’auteur sont congrues avec l’argumentaire développé dans le reste de l’ouvrage.  

Je ne suis pas le premier à la faire remarquer, mais notre belle province peut être, pour tout mouvement qui tente de faire avancer une cause, comme un horrible petit village fait de mesquineries et de luttes misérables à propos de distinctions triviales. Cet ouvrage nous le rappel douloureusement, dans chacun de ses chapitres.

Sur les traces de La lutte pour le territoire québécois

C’est probablement en feuilletant les rayons de notre librairie de quartier, ici à Verdun, que j’ai découvert ce livre. Je suis toujours à la recherche de perspectives nouvelles sur les questions de territoire et son exploitation de façon raisonnée et oui, durable (la semaine prochaine, je vais commenter sur un ouvrage qui introduit la notion de « soutenabilité », alors nous pourrons utiliser ce terme dans l’avenir).

Le livre de M. Massé s’est construit sur une documentation très courante, en ce sens qu’il serait presque possible de faire une revue de presse des dix dernières années des sujets abordés avec ses notes (il n’y a pas de bibliographie ni d’index, malheureusement). J’ai quand même relevé quelques ouvrages qui permettraient d’aller plus loin dans un des thèmes nominaux du livre, soit l’extractivisme.

Selon l’auteur lui-même, « [p]our un récit détaillé de l’extractivisme au Québec » (p.306), on pourra consulter Dépossession : Une histoire économique du Québec contemporain. Toujours sur ce thème, Creuser jusqu’où ? Extractivisme et limites à la croissance. Dans une perspective plus historique, il y aurait Pouvoir et territoire au Québec depuis 1850. Nous vivons dans une société de droit, alors il est toujours intéressant de se familiariser avec ces outils. Un ouvrage référé ici qui semble combler ce besoin est Guide citoyen du droit québécois de l’environnement.

En dernier lieu, un nom qui revient souvent dans les ouvrages qui appliquent une grille d’analyse « de gauche » sur les espaces territoriaux et géographiques urbains est celui de l’économiste et géographe marxiste David Harvey. Le livre de Bruno Massé n’y fait pas exception et cite A Brief History of Neoliberalism. Au cours de la prochaine année, je souhaite découvrir certains ouvrages de David Harvey et en faire part ici.

Tags La lutte pour le territoire québécois, Bruno Massé, extractivisme, écocitoyenneté, développement durable

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