• APPROCHE ET PRATIQUE
  • [ URBS + ]
  • [ VERDUN ]
  • [ OSU ]
  • CONTACT
Menu

Wellington | Fabrique urbaine

3516, rue Gertrude
Verdun, Québec H4G 1R3
514-761-1810
L'urbanisme en pratique

Your Custom Text Here

Wellington | Fabrique urbaine

  • APPROCHE ET PRATIQUE
  • [ URBS + ]
  • [ VERDUN ]
  • [ OSU ]
  • CONTACT

Le Natatorium | Partie 03 | Un New Deal à Verdun

March 20, 2025 John Voisine

Image 01 : Une semaine après son élection pour un deuxième mandat à la mairie de Verdun, en avril 1935, The Guardian publiait cette photo sympathique « of His Worship Mayor [Hervé] Ferland » et ses quatre enfants. De gauche à droite, on voit, avec des prénoms bien de leurs temps, Marthe, Rita, Monique et Leopold. Le texte nous précise que c’est Monique la plus jeune de la famille.

Une version de ce texte parait dans la revue de la Société d’histoire et de généalogie de Verdun (SHGV), Les Argoulets (Mars 2025 — Vol. 29, numéro 1).

Ceci est le troisième d’une série de quatre (4) articles consacrés à l’histoire, aux origines et à l’avenir du Natatorium, situé au bord du fleuve, dans le parc de l’Honorable-George-O’Reilly, à l’ouest de l’arrondissement de Verdun.

Pour décrire un peu la logique, le comment et le pourquoi des travaux publics utilisé dans la construction du Natatorium de Verdun, nous allons nous concentrer sur cette phase cruciale que furent les années 1935 à 1939. Il ne faudrait pas perdre de vue que nous avons choisi de restreindre nos informations à celles fournies par la lecture du The Leading Newspaper of the Third Largest City in the Province of Quebec, l’hebdomadaire distribué à toutes les adresses de Verdun, The Guardian.

La plage des années 1935-39 couvre également de façon déterminante le règne d’Hervé Ferland, celui que The Guardian aime appeler, pas toujours de manière flatteuse, « the fighting mayor » [1-0]. En fait, cela représente ses deux derniers mandats de deux (2) ans, lui qui avait remporté sa première élection en 1933. C’est la période de réformes, de consolidation et d’affirmation du maire Ferland sur le monde de la politique et de l’administration municipale verdunoise.

Ainsi, après être passé par une rude période d’apprentissage, durant la première moitié de la décennie, dans le sillage de la crise et de la dépression, marquée par la rupture et la dislocation des organismes caritatifs confessionnels, autant catholiques que protestants et devant l’ampleur désespérée et continue des besoins, c’est l’administration municipale qui prendre la relève du secours direct. Dans les circonstances, le secours directs se définie comme une allocation aux chômeurs financé par les trois paliers de gouvernement. Cette prise en charge forcée par les circonstances aura au moins l’effet de faciliter le passage vers une professionnalisation de l’administration municipal, surtout sur le plan de la gestion et des finances. Ce changement est incarné à Verdun dans la personne de Joseph Rienzo French [2-0], d’abord directeur des finances, puis l’un des premiers à définir les responsabilités de directeur général au Québec; un pas crucial dans la création d’une fonction publique municipale professionnelle.

Et c’est exactement ce qui est nécessaire à la troisième plus importante ville au Québec pour mener à bien ses ambitions civiques. Avec la nécessité de maintenir le secours direct à la masse des sans-emplois de Verdun et un maire qui cherche des solutions à la fois populaire et populiste, les approches qui combinent « dole » et travaux publics ont la cote. Ainsi, à la suite de son élection haut la main pour un deuxième mandat (en avril 1935), le maire Ferland et son conseil vont entamer des négociations en ce sens avec les deux paliers de gouvernement supérieurs. Ils souhaitent soutenir sans condition les chefs de famille (hommes seulement) sans travail et inciter une proportion de plus en plus importante de ceux-ci à participer dans des travaux publics municipaux, en contrepartie d’une bonification de ce soutien [3-0].

Image 02 : Joseph Rienzo French, dans une photo publiée en première page (The Guardian) du 5 mars 1937. Il fut directeur des finances et, par la suite, directeur général, soit le fonctionnaire numéro un (1) de la Cité, jusqu’en 1964.

Le plan « Work or Starve »

Il y a aussi une confluence historique heureuse. D’une part, la dépression entraine une disponibilité de la main-d’œuvre. D’autre part, la croissance démographique entraine une demande accrue en infrastructure municipale. Enfin, le territoire verdunois est attractif pour les familles ouvrières, autant francophones qu’anglophones. Mais afin de mettre à contribution cette force de travail, encore fallait-il convaincre les gouvernements de contribuer substantiellement, surtout sur le plan financier, à la réalisation des projets sélectionnés et favorisés par les élus municipaux.

The Guardian rapporte régulièrement cette valse entre les capitales (mais le plus souvent avec Québec). Ces échanges se faisaient par lettres, parfois même publiées dans The Guardian, mais la plupart du temps sous forme de rencontres directes. De nombreuses délégations comprenaient le maire, des conseillers municipaux, les fonctionnaires municipaux clés [4-0], des représentants religieux, commerciaux et de l’important lobby des propriétaires de Verdun (Proprietors’ League—essentiellement francophone). Ces derniers n’étaient toutefois pas toujours sur la même longueur d’onde avec certains membres du conseil municipal.

Le modèle que finira par mettre en place Verdun, et repris comme étant exemplaire par plusieurs municipalités, s’appuiera sur le levier financier des gouvernements supérieurs et une prise en main locale. En effet, ce qui distingue ce système de celui qui existait avant 1936 (ou même après 1939) est que l’administration et la gestion des sommes et des programmes étaient prises en charge par la municipalité.

Après que le maire Ferland se soit assuré d’un troisième (et dernier) mandat (en avril 1937), on passera rapidement à un système baptisé « work or starve » [5-0]. Dès 1936, le maire parlait du système verdunois comme étant une forme de New Deal à la sauce verdunoise [5-1], très probablement une référence à la Works Progress Administration (WPA) américaine, dans l’air du temps dans les milieux municipaux de l’époque. La municipalité continuera d’assurer le secours direct aux invalides et aux veuves (jusqu’en 1938). Un système de pension national (géré par la municipalité) entre en vigueur en 1936 [5-2]. Toutefois, à compter d’août 1937, pour continuer à bénéficier du secours public, on devait obligatoirement participer aux travaux publics [5-3]. La semaine sera de 44 heures à un taux horaire de 40 cents (17,50 $/semaine — 375 $ en 2025) [5-4]. Dans ce cadre, le projet du Natatorium est annoncé en juin 1938 [5-5]. Sa mise en chantier est cependant repoussée d’un an (la priorité va à l’autre grand projet municipal, l’Auditorium), pour finalement ouvrir à l’été 1940.

De cette histoire, on garde le souvenir qu’autant l’Auditorium que le Natatorium ne sont pas le fruit d’un travail civique entièrement volontaire, mais plutôt le résultat d’un plan que les contemporains avaient baptisé « work or starve ».

À venir

La prochaine (quatrième) et dernière chronique portera sur le Natatorium lui-même (le lieu, le bâtiment et son avenir). Nous ferons aussi un encart sur les préparatifs et les festivités entourant le jour de l’inauguration (le vendredi 12 juillet 1940), et ce, malgré la guerre qui rageait.


Sources et références

Hebdomadaire The Guardian, volumes de 1931 à 1940, accédés à la Salle Canadiana de la Société d’histoire et de généalogie de Verdun (SHGV).

Chapitre 4 — La crise des années 1930, pp. 123-158. Denis Gravel et Hélène Lafortune, Verdun, 125 ans d’histoire (1875-2000), 2001, 318 pages.

Des bons aux chèques : aide aux chômeurs et crise des années 1930 à Verdun. Suzanne Clavette, thèse de maîtrise, Université du Québec à Montréal, 1986 (non publié, mais disponible pour consultation en format microfiche à la BAnQ).

Les prix convertis en dollars de 2025 ont été calculés à l’aide de la feuille de calcul de l’inflation fournie par la Banque du Canada.

Notes au texte

[1-0] Juste avant les élections municipales du 1er avril 1935, il y a l’article suivant : Killfeather, Smith, Brown, Lafrance On Council Slate—The Guardian—Vol. VII. No. 13—Friday, March 29th, 1935—Front Page;

Dans l’article en plein centre de la première page, on peut lire : « In the mayoralty contest, the present chief-magistrate, Herve Ferland, has two worthy opponents in the persons of Ex-Mayor Chas. M. Allen, for 12 years in Verdun public life, and William Bell, perennial president of the Verdun Voters League. Ferland, bearing the title of the ‘fighting mayor’ has done a yeoman service for the unemployed, […] ». Quelques mois plus tard, dans le cadre d’élection fédérale où Ferland se présente comme candidat indépendant (tout en continuant d’exercer sa charge de maire) :

Ferland Forging to Fore Phrases Fine Programme—Fiery Foe of Verdun’s Oppressors Running For Federal Seat Under Independante Banner—The Guardian—Vol. VII. No. 40—Friday, October 11th, 1935—Front page;

L’article sous ce titre nous apprend que : « Herve Ferland, the fighting mayor of Verdun, who has done more to keep the city in the public eye than any official ever to grace the council chamber, has now thrown his hat into the ring in Federal politics and is presenting himself as an independent candidate with a platform of ‘Verdun First’ with a leaning towards the eradication of unemployment and taxation. » Ce thème d’un maire qui lutte au quotidien pour le bénéfice des citoyens de Verdun est récurrent comme caractéristique de l’homme politique qu’était Hervé Ferland.

[2-0] J. R. French, Centre of Debate . . Mooted as Manager and Controller… Duties Yet to be Outlined . . Would Receive Salary of 8,000 Dollars ($171 578 en 2025)—The Guardian—Vol. IX. No. 53—Thursday, December 30, 1937—Front page;

Sous le titre « French as Manager » on peut lire : « The Council deliberated some time on the plan to appoint J. R. French, director of Finance, manager and controller of Verdun, in addition to his present position. […] before such a proposal is adopted, the duties of managers and controller must be fully outlined and agreed upon by the Council. » Ses nouvelles fonctions seront confirmées l’année suivante.

[3-0] Work for relief plan explained; to aid jobless—Mayor Issues statement giving reasons for adoption of system—The Guardian—Vol. IX. No. 22—Friday, May 28, 1937—Front Page;

Dans un texte où le maire s’adresse directement aux citoyens, on peut lire : « We wish first to classify the unemployed in such a way that we can show the Provincial and Federal authorities how many unemployed can work, how many will not work and how many are unable to do so. » Et dans le paragraphe suivant : « It is understood that everyone will be called upon to report to work exclusively for his relief. The work will not be hard, and will serve to improve the parks and playgrounds of the City […] ».

Ceci ne met toutefois pas fin à la controverse, puisque, quelques semaines plus tard, dans l’article : Ferland Asserts Plan is Success—“Allegations by Montreal Agitators are Unfounded” he stated—The Guardian—Vol. IX. No. 26—Friday, June 25, 1937—Front Page; on peut lire :

« The work-for-relief system now in force here has been completely successful and any reports to the contrary by Montreal “agitators” have been unfounded’ Mayor Ferland told The Guardian yesterday in answer to allegations the unemployed in Verdun were discontented with the plan. » L’article conclu en nous informant que : « Also, every effort is being made to place willing workers in regular employment and a special bureau has been set up for this purpose, the Mayor concluded. » Évidemment, il aurait fallu remettre un prix au maire Ferland pour sa délicieuse formule de « Montreal agitators ».

[4-0] Mayoral Party Goes to Quebec—The Guardian—Vol. IX. No. 9—Friday, March 5, 1937—Front Page;

Il y a plusieurs de ces descriptions de voyages dans les capitales, avec plus ou moins de succès. Celui-ci spécifiquement se trouve dans un petit encadré en première page et dit : « Mayor Ferland, Director of Finance J. R. French, Arthur Burgess, city clerk, Henry Hadley, city engineer, left yesterday afternoon for Quebec, where they will interview the Premier and ministers regarding the Verdun bill which is to come up before the Private Bills Committee next Wednesday. »

[5-0] “Work or starve” Scheme value is proven; Fifth Month Total Favorable—Decrease of $37,406 [$802,260 en 2025] is Noted Despite Cost of Materials Added—Notable Drop in Number of Cases—Ease on Government Treasuries—The Guardian—Vol. IX. No. 52—Thursday, December 23, 1937—Page Three;

Le premier paragraphe de l’article nous apprend : « If any doubt existed as to the value of Verdun’s ‘Work or Starve’ unemployment plan, which is now in its fifth month of operation, it is dispelled this week with the release of a comprehensive statement issued from the offices of J. R. French, Director of Finance, which shows expenditures for relief works and municipal assistance as compared with the cost of straight direct relief, which was in effect last year. »

[5-1] Ferland Acclaimed!—Verdun Mayor Flays policy of Duplessis—[…] Candidate for Division in Provincial Campaign Says Real Conservatives Cannot Ally themselves with “Unholy” Union [Nationale]—Important Statements—Welcomes All-comers to Participate in Ferland-Godbout ’New Deal’”;—The Guardian—Vol. VIII. No. 29—Friday, August 14th, 1936—Front Page;

Le premier paragraphe de l’article commence : « Over 3,000 enthusiastic followers assembled last night at the second meeting of Mayor Herve Ferland’s political campaign held in the St. John D’Evangelist Hall, in Point St. Charles. […] ». C’était dans le contexte de la campagne électorale provinciale qui portera au pouvoir pour une première fois les conservateurs (Union Nationale—UN) de Maurice Duplessis. Dans Montréal-Verdun, c’est le candidat de l’UN, Pierre-Auguste Lafleur qui sera reporté au pouvoir.

[5-2] City of Verdun—Public notice—Old age pensions—The Guardian—Vol. VIII. No. 28—Friday, August 7th, 1936—Page Three;

Le texte de cette notice de la ville se lit : « NOTICE is hereby given to all concerned that applications for old age pensions, under Act Edward VIII, chapter 1 of the Province of Quebec, may be made at the office of the Medical Officer of Health for the City of Verdun, new police and fire station, 4400 Lasalle Boulevard.

Such pension is granted to persons of 70 and over, British subjects, who have 20 years’ residence in Canada and 5 years in the Province of Quebec and who are otherwise entitled to such benefit.

Given at the City Hall, Verdun, P.Q., this 5th August, 1936. —H. Ferland, Mayor—A. J. Burgess, City Clerk. »

[5-3] Work program started Monday proves success—Seven hundred Former Dole Recipients Now Engaged In City-wide Improvement Projects—Trouble, Rumoured at Last Week, Has So Far Failed to Materialize—Most of the Unemployed Prefer New Plan Mayor Ferland Claims—The Guardian—Vol. IX. No. 32—Friday, August 6, 1937—Front Page;

Dès le premier paragraphe, le journaliste anonyme de l’article nous apprend : « Verdun’s Quebec-sponsored $360,000 [$7,721,000 en 2025] municipal improvement program, launch on Monday with automatic abolishment of direct relief, has been a complete success according to Mayor Herve Ferland, and today seven hundred former dole recipients are at work as regular city employees. »

C’est le début du programme que les gens finissent par appeler « work or starve ». Le nouveau programme semble passer assez bien en partie à cause de la « prime » au travail, ainsi : « On average the men are receiving twenty per cent more money than they were getting on relief […] ».

[5-4] Relief Workers Protest to Quebec—Minister Requested To Set New Schedule for Relief Projects—Delegation Submit Protest to Minister of Labor—Demand 44-hour Week at 40 Cents Per Hour on all Relief Projects—Accompanied on Trip by Ald. Emile Ste. Marie—The Guardian—Vol. X. No. 28—Friday, July 15, 1938—Front Page;

Il semble que ce fut le taux en vigueur pour les deux prochaines années de travaux municipaux.

[5-5] City Council Endorses Auditorium—Alderman Set Aside Money for Building; Other Projects Vote—Total Estimates Reach $863,500 [$18,279,285 en 2025]—Auditorium to Cost a quarter million [$5,292,207 en 2025]—$170,000 [$3,598,701 en 2025] set aside for swimming pool and snow removal will take $230,000 [$4,868,831 en 2025]—The Guardian—Vol. X. No. 26—Thursday, June 30, 1938;

L’article nous apprend que le « bath » extérieur sera construit au bord du fleuve, là où la rue Bannantyne vient finir dans le boulevard LaSalle. La ville entend aussi y développer un parc au coût de $24,000 [508 051 $ en 2025] et une promenade en asphalte « on the riverfront », de l’avenue Riverview « to Greenshield’s property » —ce lieu n’est pas identifié, mais probablement aux limites du terrain de l’hôpital Douglas— « with ornamental fence and lights », au coût de $41,000 [867 922 $ en 2025].

On remarque en dernier lieu que le budget alloué au déneigement est plus important que pour celui de la construction du Natatorium. On reconnait bien là la nature de notre pays…

Tags Natatorium de Verdun, The Guardian, Verdun, Histoire urbaine, SHGV

Les origines du Natatorium - Partie 02 - Le rivage et le Y

December 17, 2024 John Voisine

Image 01 — Durant l’essentiel de la décennie 1930, l’urbanisation de Verdun dépasse à peine la rue Bannantyne, au nord. Le secteur Crawford Park, à l’ouest, ne reste qu’un rêve frustré. On remarque surtout que la bande riveraine, dans l’ouest de Verdun, n’est qu’une mince couche qui longe le boulevard LaSalle et contient à peine son fameux boardwalk. La portion à l’est, quoique plus profonde, est principalement un dépotoir. Il faudra de plus attendre 1939 pour que la rue Bannantyne puisse enfin rejoindre le boulevard LaSalle, dans l’ouest. Cette carte est extraite de : Davidson, Mary H. « The Social Adjustment of British Immigrant Families in Verdun and Point St. Charles. » Master’s Thesis, McGill University, 1933.

Une version de ce texte parait dans la revue de la Société d’histoire et de généalogie de Verdun (SHGV), Les Argoulets (Décembre 2024 — Vol. 28, numéro 4).

Ceci est le deuxième d’une série de quatre (4) articles consacrés à l’histoire, aux origines et à l’avenir du Natatorium, situé au bord du fleuve, dans le parc de l’Honorable-George-O’Reilly, à l’ouest de l’arrondissement de Verdun.

La croissance au milieu de la Dépression

The Guardian, le journal hebdomadaire de la troisième ville de la province, se voulait l’organe de référence des élites commerciales, communautaires et municipales qui espéraient façonner le devenir de la jeune cité-banlieue du Sud-ouest montréalais. En parcourant les pages du journal de 1931 à 1940, nous sommes confrontés à la réalité déchirante d’une localité qui n’échappe en rien à la Dépression, mais qui, simultanément et paradoxalement, traverse aussi une décennie de croissance démographique [1], de consolidation dans sa maitrise territoriale et dans ses capacités de saine gouvernance [1-1].

D’un côté, on pouvait y lire chaque semaine à propos des plans et programmes des autorités pour pallier à la détresse dans la cité. D’un autre côté, The Guardian ne manquait jamais de récits sur Verdun, la communauté aux solidarités citoyennes multiformes. Celle-ci est faite de ménages précaires, mais résilients, qui s’en sortent grâce au mélange unique de services de proximité, municipaux, communautaires et commerciaux, stratégiquement localisés le long de ses artères. Pour l’agrément, un bord de fleuve accessible et de mieux en mieux aménagé.

Notre perspective est de faire une histoire des courants qui ont conduit à la matérialisation du Natatorium. On se concentre sur deux vecteurs locaux de transformation, son « Waterfront » et le « Y » de Verdun, tel que rapporté dans les pages du Guardian.

L’appel du rivage sur la « Cité du Progrès »

Tout commence à Verdun par cette intimité unique que la ville entretien avec son rivage, son bord de fleuve. Le pourtour urbanisé de l’île de Montréal est relativement proche de l’eau, mais c’est à Verdun que cette proximité se matérialise en accessibilité, à la fois publique, ouverte et attractive. C’est une forme de « villégiature municipalisée », qui n’existe nulle part ailleurs de cette façon.

View fullsize Image 01 -- 29 avril 1938 -- Page Four
View fullsize Image 02 -- 30 avril 1937 -- Page Ten
View fullsize Image 03 -- 29 avril 1938 -- Page Four
View fullsize Image 04 - 5 mai 1932 -- Page Five
View fullsize Image 05 -- 8 mai 1931 -- Page Eight
View fullsize Image 06 -- 8 mai 1936 -- Page Seven
View fullsize Image 07 -- 19 juin 1931 -- Page Three

Images 02 — Voici comment Verdun aimait se présenter à ses nouveaux résidents. Dans le triptyque vertical de la publicité « Welcome to our new residents », on y voit une cité résolument urbaine et développée (première image, en bas), mais qui ne perd jamais de vue sa perspective sur le fleuve (image du centre, avec le Quai de la Tortue, au bout de la rue Godin) et son boardwalk, pour l’agrément. En explorant la deuxième image, on peut y lire aussi le message de bienvenue (bilingue) du maire, Hervé Ferland, publié le 30 avril 1937. Les autres images sont un échantillon des pages de bienvenue aux nouveaux résidents. La dernière image (19 juin 1931), « The Mecca For Young and Old of Verdun », montre la piste de dance, « which resembles the dancing peer at Old Orchard Beach. Here we have in Verdun the very latest Pavilion on banks of the St. Lawrence River. » (Vous pouvez cliquer sur les images pour en apprendre plus)

Annuellement, autour du 1er mai, jour de déménagement et synonyme pour Verdun de l’arrivée de plusieurs centaines de nouveaux ménages, The Guardian publie une page de bienvenue [2]. Parfois, il y a un mot du maire [2-1], mais toujours, il y a des images invitantes de Verdun, autant de sa partie urbanisée que de son fameux « boardwalk » (voir les images 02).

En fréquentant assidûment ce boardwalk, surtout de la rue Willibrord au boulevard Desmarchais [3], qui se prolonge dans l’ouest jusqu’au Quai de la Tortue, au pied de la rue Riverview, les résidents de Verdun manifestent leurs volontés de maintenir ce contact avec le fleuve, de perpétuer leur communion avec le microclimat fluvial et les activités aquatiques qui s’y déroulent [3-1]. De plus, encore dans les années 1930, Verdun est une ville fortement concentrée le long de sa bande riveraine (voir Image 01) et son bord de l’eau, même négligé, forme un contraste invitant avec le reste de la cité.

View fullsize Image 01 -- 17 juillet 1936 -- Front Page
View fullsize Image 02 -- 20 mai 1938 -- Page Six
View fullsize Image 03 -- 3 août 1934 -- Front Page

Images 03 — Une image fantaisiste de la plage de l’ouest de Verdun qui aurait existé, le temps d’un songe, en 1936. Cette même image sera en fait utilisée, deux ans plus tard, en 1938, pour faire la promotion des commerces et de la plage de Plattsburgh, NY! Éditorial qui plaide pour une plage, et qui joue sur la rivalité/jalousie avec nul autre que la capitale provinciale, Quebec City! Paru en bas à gauche de la première page, le 3 août 1934. (Vous pouvez cliquer sur les images pour en apprendre plus)

Mais tout ne se déroule pas que dans la joie. Les autorités font des appels annuels à la prudence [4]. La baignade « sauvage », sans surveillance, s’exerce partout le long du « riverfront ». Les appels aux autorités municipales afin de faire aménager une forme de « Coney Island » [4-1] (ou de Plattsburgh, NY [4-2]) font cheminer des idées de « wading pools », de plage ou même de piscine. La cité est invitée à les aménager directement dans les quatre « wards » ou idéalement « on the riverfront », justement. Dès 1931 [4-3], l’idée est lancée et se répète année après année [4-4]. Il faut attendre 1938 pour que l’idée de deux piscines au bord du fleuve, une dans l’est et une autre dans l’ouest, puisse émerger, en concordance avec l’auditorium [4-5]. La piscine au bord de l’eau dans l’est, au bout de la rue Rhéaume, est immédiatement abandonnée; ne reste que celle au bout de la rue Bannantyne, le long du boulevard LaSalle [4-6]. Deux étés plus tôt (1936) [4-7], un comité composé du maire, d’associations locales et de grandes entreprises avait contribué à la création d’une forme de « bathing beach » dans cette même zone. Son devenir est toutefois demeuré obscur (voir images 03).

Le Y de Verdun

Le « Southwestern YMCA », localisé au 1000 de la rue Gordon, est sans conteste l’organisme communautaire qui, dans les pages du Guardian, prend la place de leader dans le soutien aux ménages durant cette rude décennie de Dépression. Avec un édifice phare qui fait contraste, autant par sa fonction que par son gabarit, dans cette partie encore peu développée de Verdun, le « Y » est une institution dont l’influence dépasse sa mission nominale. En plus d’abriter plusieurs autres organismes d’aides à la communauté [5], le « Y » offre ses propres programmes de soutien [5-1]. Un facteur d’attraction en ces temps difficiles est indéniablement ses installations et équipements sportifs, et surtout, pour nous, sa piscine de « 45,000 gallons of filtered and purified water » [5-2]. Dans les pages du Guardian, le « Southwestern Y » trouve toujours le moyen de se positionner comme l’incarnation du meilleur des forces civiques. Sur ses comités de gestion est élue l’élite locale, et la diversité de ceux-ci [5-3] en dit beaucoup sur sa centralité pour Verdun. Dans les pages du Guardian, sa capacité à susciter une couverture constante, une exposition médiatique gagnée (« earned media »), solidifie sa crédibilité communautaire. La combinaison de ses placements publicitaires et de son exposition médiatique fait du Y un acteur de premier plan à Verdun et dont les activités pénètrent la plupart des classes de la population.

View fullsize Image 01 -- 30 avril 1937 -- Page Four
View fullsize Image 02 -- 30 avril 1937 -- Page Five
View fullsize Image 03 -- 10 avril 1936 -- Front Page
View fullsize Image 04 -- 8 juin 1934 -- Page Two
View fullsize Image 05 -- 22 novembre 1935 -- Page Three
View fullsize Image 06 -- 5 novembre 1937 -- Page Eleven
View fullsize Image 07 -- 4 octobre 1935 -- Page Seven
View fullsize Image 08 -- 12 octobre 1934 -- Front Page
View fullsize Image 09 -- 19 avril 1934 -- Front Page
View fullsize Image 10 -- 25 juin 1937 -- Page Seven

Images 04 — Le YMCA fait constamment la promotion de ses cours et de sa piscine dans les pages du Guardian. « Swim and Keep Fit », en particulier, est paru le 30 avril 1937, une date critique, puisque Verdun accueil toujours beaucoup de nouveaux résidents le 1er mai, jour universel de déménagement au Québec à cette époque. D’autres exemples de publicité YMCA à travers les années. La première image est une illustration du fameux bâtiment du YMCA au 1000, rue Gordon (maintenant disparue). (Vous pouvez cliquer sur les images pour en apprendre plus)

Ainsi en est-il de son rôle dans l’apprentissage à la nage : comme moyen de diminuer les craintes des parents envers la relation facile que leurs jeunes entretiennent avec le « river front » [5-4]. En offrant la familiarisation au milieu aquatique dans un environnement contrôlé, le Y encourage un grand nombre de jeunes à apprendre les bases de la natation et à poursuivre l’entrainement jusqu’au niveau de « life-saver », si l’inclination existe [5-5]. Pour les enthousiastes de la forme aquatique, sa piscine intérieure est aussi un déflecteur quatre saisons par rapport aux « dangerous swimming holes » [5-6] se trouvant le long du fleuve à Verdun. La grille tarifaire (de nominal à gratuit) témoigne du sérieux de son ambition d’éradiquer les risques de noyade.

Synthèse et suite

L’idée de bassins aquatiques signalés par un édifice phare, sur la rive du fleuve, est la résultante d’une décennie de pression, rapportée dans The Guardian sous diverses formes journalistiques (actualité courante, reportages, éditoriaux, commentaires). Elles sollicitent pour les résidents un environnement structuré et sécurisé pour la pratique des plaisirs aquatiques. Et pour que ce plaisir puisse bénéficier à toutes les couches de la population, le faire sous l’égide de l’autorité municipale était la voie qu’une « Cité de progrès » se devait de prendre.

Dans la suite de cette histoire des tendances ayant fait émerger la logique d’un Natatorium au bord du fleuve, nous verrons en quoi ce choix symbolise tout à la fois un contrôle étendu du territoire de la cité, la capacité d’une gouvernance sophistiquée et l’incarnation d’une maitrise d’œuvre avancée. Plus spécifiquement, nous y aborderons comment la ville a su relever les défis de la crise et le miracle que représentaient les programmes d’emploi municipaux, qui ont permis à des centaines de chefs de familles verdunoises de subvenir à leurs besoins durant la Dépression. Toujours en lisant les pages du The Guardian — The Leading Newspaper of the Third Largest City in the Province of Quebec.


Notes et références

[1] Population Increased by 4,000—The Guardian—Vol. IX. No. 26—Friday, June 25, 1937—Front Page; L’auteur souligne que c’est la plus forte hausse jamais enregistrée en 12 mois et que le prochain recensement indiquera probablement plus de 65 000 habitants. Le « director of finance » de la ville, J. R. French, attribue cette hausse aux nombreux ménages qui déménage pour profiter du faible taux de taxation et de l’excellent service d’autobus qui relie Verdun (au reste de la ville et aux centres d’emplois). Le maire, Hervé Ferland, tout en notant que « [the] city still had plenty of room to grow », assure que son conseil coopérera pleinement avec tout « building movement here. ».

[1-1] Nous aborderons ces deux derniers points dans le prochain chapitre.

[2] Welcome to Our New Residents—The Guardian—Vol. IV. No. 19—Thursday, May 5th, 1932—Page Five; Cette page regroupe la publicité de plusieurs commerçants de Verdun. La note éditoriale informe le lecteur que « stores merchandise prices equivalent to what may be seen on St. Catherine St. » et demande rhétoriquement « why take your money out of our city when as good a service & prices prevail in your immediate vicinity? ». En finale, « The Guardian suggests […] that you keep this page […]. ». Voir aussi les images 02.

[2-1] Welcome/Bienvenue/The City of Verdun/La cité de Verdun—The Guardian—Vol. IX. No. 18—Friday, April 30th, 1937—Page Ten; C’est dans ce mot de bienvenue aux nouveaux résidents que le maire, Hervé Ferland, et le greffier de la cité, A. J. Burgess, utilise l’expression « Cité de Progrès » ou « Progressive Verdun », dans le même message en anglais, pour parler de la quantité et de la diversité des activités qu’il est possible de trouver à Verdun.

[3] City Council Orders Section of Boardwalk Repaired Immediately—Over $12,000 Will Be Spend for Improvements Between Willibrord Avenue and Desmarchais Boulevard—The Guardian—Vol. VIII. No. 20—Friday, June 12, 1936—Front Page; On retient surtout à la lecture de l’article que cette portion du Boardwalk se dégrade à un rythme plus élevé qu’à l’est de Willibrord ou à l’ouest de Desmarchais. Dans les deux cas, des lacunes en matière de propreté et un manque d’aménagement seraient en cause. Over 450 Men Transforming Dump at Verdun Riverfront Into Beautiful Family Park—Will Eventually Extend West as Far as Willibrord Avenue—Small Playground With Ample Equipment will be Added—The Guardian—Vol. 3, No. 27—Friday, July 3, 1931—Front Page; Cette article parle des condition déplorable du bord de l’eau à l’est de Willibrord. La « dump » dont il est question ici commence au bout de la rue Hickson. Ces conditions n’étaient toujours pas remédié en 1936; elles le seront seulement après la construction de l’aréna, en 1939.

[3-1] Voici un échantillon de titres qui témoignent de ces activités courues à travers les années : Victoria Day on Boardwalk—22 mai 1931; Swimming Meet is Successful—2 septembre 1932; Now Open—Boardwalk Dance Pavilion—8 juin 1933; Ten thousand spectators see City of Verdun first annual swimming meet on Labor day—7 septembre 1933; Swimming meet will take place Monday sept. 3rd—2nd annual affair will again take place at La Tortue Wharf—24 août 1934; Swimmers stage annual meet last Monday—Thousands of Spectators—7 septembre 1934; Annual regatta of yacht club on August 2nd—24 juillet 1936; Huge crowd lines shore at Regatta—7 août 1936; Verdun yacht club’s fifth annual regatta is staged with éclat—8 septembre 1939;

[4] Voici un échantillon de titres qui témoignent de ces appels à travers les années : Chief Dubeau Issues Warning To Swimmers—24 avril 1931; Don’ts For Swimmers And Non-Swimmers—22 juin 1933; Drowning Death-Rate Low Here Despite 4 Mile Water-Frontage—Only One Recorded For Season—Two In 35 and 34—Four Last Year—Warns of Dangers of Skating On River—10 décembre 1937; Verdun Contribute Yearly To Mounting Drowning Death List—Annual Toll In Province Approximates 300—One Cure Is Seen To Check Increasing Casualties—Everyone Should Learn To Swim—4 mars 1938; Police Director Warns Not To Play In Streets—As Well As Advising the Children (Against) Swimming At Verdun’s Waterfront—17 juin 1938; Bathers Told Not To Swim In Lone Spots—21 juillet 1939;

[4-1] Local Residents Sought Access to Riverfront—Beach Would Have Been Well Patronized in Heat of Dominion Day—The Guardian—Vol. 3, No. 27—Friday, July 3, 1931—Front Page; On peut lire dans l’article que : « Many sought the cooling breeze of the St-Lawrence River on Dominion Day (1er juillet) […] by parading along the Boardwalk. […] As many as possible went in swimming and others went boating […] It was the kind of day the residents would have enjoyed a beach along the Riverfront. Had a miniature Coney Island existed; the residents would have sought relaxation and pleasure there ». Et un an plus tard : Residents Seek Cooling Breezes—Bathing Facilities On Water Front Would Be Appreciated—Swimming Pool?—The Guardian—Vol. IV. No. 34—Friday, August 19, 1932—Front Page; On lit : « Had a miniature Coney Island existed […] been suggested for many months that a beach and pool be constructed on the waterfront and tentative plans were at once time drawn up […] has been suggested that plans be made to provide bathing facilities next season […] it is expected that some municipal organization will take up this question in the near future ».

[4-2] Plattsburgh Welcomes Canadians May 24th—The Guardian—Vol. X. No. 20—Friday, May 20, 1938—Page Six; Une demi-page de publicité et au centre, la photo noir et blanc d’une plage bondée et ensoleillée. Le texte central se lit : « Historic… Atop the Empire State… The centre of the Lake Champlain… Adirondack… Canadian Border resort area… Offers… Finest bathing beach in northern New York… Excellent hotels… Fine stores… Golf… Unsurpassed scenic views… Visit Ausable Chasm… One of the world’s wonders. » Mais la meilleure? « Canadian money taken at par in Plattsburgh ». Comment résister?

[4-3] Council Plans Wading Pools for Each Ward—Question Was Considered at Monday Meeting But Was Left in Abeyance—River Unsafe—Matter Will Probably be Satisfactorily Disposed of at Next Session—The Guardian—Vol. 3, No. 31—Friday, July 31, 1931—Front Page; Dans l’article, on peut lire : « Acting at the request of a large number of Verdun citizens […] the need of wading pools for local children […] Demanding action on the question of the Riverfront, with its inadequate facilities, is not safe for children to seek cooling waters […] Intention of the council to place pools in each of the four wards ». Et en 1934 : Why Not Borrow?— The Guardian—Vol. VI. No. 30—Friday, August 3, 1934—Front page; Dans un encart bien en vue, en première page et sous la forme d’un éditorial, avec une police de caractère lourde à l’encre noire accentuée, on y demande : Si Quebec City peut emprunter 3,5 millions $ pour son ‘Ancient City’, pourquoi Verdun ne pourrait-il pas emprunter 1 million $ pour faire de son Waterfront « a place of beauty »? Et ajoute : « The City of Verdun is the logical spot for an outdoor beach »; (voir images 03).

[4-4] Wading Pool is Being Erected—Enclosure 150 by 200 Feet Under Construction At Foot of Desmarchais Blvd—The Guardian—Vol. IV. No. 31—Friday, July 29, 1932—Front Page; L’article comporte de nombreuses ambigüités et il demeure difficile de confirmer l’histoire de cette pataugeoire au bord de l’eau. Durant environ deux ans, on trouvait en première page la chronique d’observation et d’opinion locale The Loud speaker. Dans un paragraphe de cette chronique parue le 23 août 1935, le journaliste (anonyme, toujours) mentionne que le dernier dimanche, plus de 35 000 personnes on profité du « water front » de Verdun et conclut que « … a big outdoor swimming pool… built on the river front… would be appreciated by the residents ». Nul doute!

[4-5] Important Items are Discussed by City Council—The Guardian—Vol. X. No. 15—Friday, April 15, 1938—Front Page; On y apprend les nouvelles suivantes : « discussed was the construction of two open-air baths (east-west) […] widening of LaSalle Boulevard from Riverview Avenue […] a park on the waterfront, from Riverview Avenue to the western limits of the city […] Immediate construction of a stadium on Hospital Park with a seating capacity of 3,000 ». Quelques semaines plus tard : Stadium Mentioned in Works Project—City Administrators Submit Works Program to Quebec Government—The Question of Building a Stadium Revived—Swimming Pools Mentioned In Program as Well […]—Playground Improvements Also Sought—The Guardian—Vol. X. No. 18— Friday, May 6, 1938 — Front Page; En résumé, l’article nous apprend : « For a cost [total] of more than $500,000 ($10,300,540 en dollars de 2024) […] Widening and paving of LaSalle from the Verdun Protestant Hospital to the Western limits of the City […] Point 4 : Construction of an open-air swimming pool at Rhéaume Avenue and the Riverfront […] Point 5 : Construction of an open-air swimming pool on the Riverfront at Bannantyne street and LaSalle Boulevard […] ».

[4-6] City Council Endorses Auditorium—Alderman Set Aside Money for Building; Other Projects Vote—Total Estimates Reach $863,500 ($18,193,484 en dollars de 2024)—Auditorium to Cost About Quarter Million—$170,000 ($3,709,963) Set Aside for Swimming Pool and Snow Removal Will Take $230,000 ($5,143,207)—The Guardian—Vol. X. No. 26—Thursday, June 30, 1938—Front Page; En résumé, l’article nous apprend : « Auditorium will also be a civic center […] Will cost $225,000 ($4,740,000) […] Bath at Bannantyne and LaSalle at a cost of $170,000 ($3,709,963) […] Also decided to develop a park on the riverfront for a cost of $24,000 ($494,425) […] Construction of a asphalt promenade on the riverfront from Riverview Avenue to Greenshield’s property, with ornamental fence and lights, $41,000 ($916,832) […] Construction of a wading pool in hospital park, $11,000 ($235,474) ». Plusieurs autres sommes pour des travaux publics municipaux.

[4-7] Bathing Beach Planned for Verdun—City Funds Play No Part in Project—Association and Public Bodies to Undertake Venture at Own Cost—The Guardian—Vol. VIII. No. 24—Friday, July 10, 1936—Front Page; En résumé, l’article nous apprend que le projet est essentiellement privé, mais soutenu par les autorités publiques. À sa tête, un comité spécial formé par le maire, Hervé Ferland, et un ancien alderman, homme d’affaires bien en vue à Verdun, Casimir Allard. Pour la fourniture en matériel, le comité à la coopération d’associations locales, de la Montreal Tramways Company et de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated. Dans l’édition de la semaine suivante, on proclame : ‘Beach Week’ Commences on Tuesday—Mayor Hervé Ferland Will Lead Voluntary Workers in Construction of Project—The Guardian—Vol. VIII. No. 25—Friday, July 17, 1936—Front Page; Pour résumer, l’article nous confirme : Construction of a children bathing beach on the Riverfront, from the foot of Riverview Avenue, near LaTortue Wharf; Montreal Tramway Company to supply gravel sand to form a foundation for the beach. Une autre semaine après : Many Present to See Beach Get Underway—Voluntary Workers Assembled at La Tortue Wharf Tuesday to Commence Project—The Guardian—Vol. VIII. No. 25—Friday, July 24, 1936—Front Page; L’article nous apprend que : les travaux commencent avec plus de 1 000 « onlookers »; on construit la surface de baignade avec de la gravelle et du sable fourni par la Montreal Tramway Company et que la cité est en négociation avec la province pour avoir des installations plus élaborées. Finalement, ces négociations avec la province ont dû conduire à quelque chose, puisqu’à la fin septembre, on trouve : Survey Made of Site of Beach—Mayor, Four Aldermen and City Engineer Made Special Investigation Yesterday—The Guardian—Vol. VIII. No. 34—Friday, September 25, 1936—Front Page; L’article n’est pas clair où s’est effectué le « survey », mais précise que le projet inclut : « [the] site of the proposed beach to be constructed as a public works project […] complete plans of the undertaking have been prepared and will be forwarded to Quebec […] explaining every detail relating to the construction of the beach ».

[5] Annual Report of Local YMCA Shows Decline of Average Membership—Statement Was Prepared By Executive Secretary—Considerable Interesting Data Revealed—Extension of Y Work Was Provided Last Season—Three Clubs Were Organized—The Guardian—Vol. 3, No. 21—Friday, May 22, 1931—Page Five; Dans l’article on apprend : Environ 1,050 membres en moins, “big fall due to restricted finances”. Le bâtiment est disponible à plusieurs groupes communautaires; “Work [of YMCA] extended to senior men, young men, women and girls, boys and family groups” […] Swimming most popular for women; Art classes; mixed activities.

[5-1] Extensive Fall Program Ready at S’western “Y”—Season’s Activities Will Officially Commence on Monday, October 3—Schedule Released—Reduce Rates for Community—Unemployed Will Be Accorded Use of Facilities—The Guardian—Vol. IV. No. 40—Friday, September 30, 1932—Front Page; L’article nous apprend entre autres que : Le Y va maintenant fermer à 23 h au lieu de 22 h […] « two evenings for mixed play and one each for men and women […] Swimming pool schedule extended, more than last year […] classes in life-saving, advanced swimming and diving […] mixed swim on Friday evenings […] 10% discount for all new members and renewals in October […] Special monthly membership rate to those desiring it ». YMCA Facilities for All Unemployed—The Guardian—Vol. VII. No. 44—Friday, November 8, 1935—Page Five; L’article nous apprend que : « […] contemplated programme [of] recreational activities [but also] work will be carried on in the field of Adult Education and an employment Bureau Service for temporary jobs and enlistment of young men in permanent vocations will be set up ». YMCA Employment Bureau—The Guardian—Vol. VII. No. 46—Friday, November 22, 1935—Page Three; C’est une publicité en bas de page (voir illustration) et les lettres « YMCA » sont utilisées pour passer le message : « You may need a little help […] Men who are skilled and reliable […] Call the Y.M.C.A. […] At any old time, for any old job […] ». Many Activities Now Taking Place in Local Y.M.C.A.—Events Arranged Especially For The Unemployed Are Proving To Be Popular—The Guardian—Vol. VIII. No. 6—Friday, February 7, 1936—Front Page; L’article mentionne que : « a number of bursaries for free tuition have been secured in shorthand, typewriting, bookkeeping, and […] the boys are completing their high school work » et aussi : « this followed by a programme in the swimming pool in which life-saving, special swimming events and water-polo are participated in ». Program Of “Y” Vacation Club Is Announced—Thirty Young Men and Women to Act as Councillors of The Various Groups—The Guardian—Vol. VIII. No. 21—Friday, June 19, 1936—Front Page; L’article de première page informe les intéressés que : « The purpose of the Summer Vacation Club is to give girls and boys, ten years of age and over, purposeful fun and a wholesome and profitable summer experience ». Southwestern Y Plans Busy Program of Events For Unemployed Girls—The Guardian—Vol. XI. No. 10—Friday, March 10, 1939—Page Three; L’article en page trois nous informe que : « The Program is being arranged around the needs of girls as revealed in individual interviews with them […] emphasis is to be placed on the vocational and job-finding problems of each girl [and a] health and recreation program, which included gym, swimming […] was necessary ».

[5-2] Cette quantité en gallons est donné dans une publicité (page deux) paru le 8 juin 1934. Local “Y” Officials Stress Swimming—The Guardian—Vol. VII. No. 39—Friday, October 4, 1935—Page Seven; Une petite colonne en haut de page qui dit simplement : « one of the finest pools in the city. It is 60 × 20 feet and contains approximately 35,000 gallons of clear water, which is being constantly filtered and electrically chlorinated […] there is no reason why anyone should be a non-swimmer when summer comes around again ». On note la divergence par rapport au nombre de gallons d’eau dans la piscine. Pool at YMCA is Now Made Sound-Proof—Changes Are Now Complete With Improvements—Pool Open—The Guardian—Vol. XI. No. 21—Friday, May 26, 1939 —Front Page; Le résumé des améliorations à la piscine intérieure du YMCA est : « Structural changes in YMCA pool, now one of the finest on this continent […] Elimination of the din that accompanies indoor swimming […] Modern features: electrical chlorination and thermostatic control making for controlled temperature of both the water and the room […] Special non-member swims daily at very modest fee; four-month membership for a modest rate ».

[5-3] Verdun “Y” Elect Officers—The Guardian—Vol. V. No. 24—Thursday, June 15, 1933—Front Page; Les comités sont : « The following standing committees were appointed: Membership, House and Grounds, Library, Foreign Service, Boys’ Work, Committee on Services to Unemployed, Informal Education, Billiards and Lunch Counter, Recreational, Social Work, Executive Committee ». Élus aux comités, plusieurs noms d’édiles locaux bien connus : Henry Hadley (ingénieur de la cité), Chief A. Dubeau (police de Verdun), Ed. Wilson (alderman et future maire), Chas. Manning (ancien maire), Chas. M. Allen (ancien maire).

[5-4] Learn to Swim at S’western “Y”—The Guardian—Vol. V. No. 21—Thursday, May 25, 1933—Page two; L’article nous apprend que : chaque année, plusieurs « boys and girls » se noient […] Plusieurs accidents évités si jeunes savaient nager — « knowledge of the art of swimming » […] “Y” conducting a “Learn-to-Swim” campaign for boys over eight from June 8th to June 17th […] No charge so any boy will have opportunity […] Registration limited so boys should get application at once.” Des cours pour filles s’ajouteront à partir de 1936 seulement.

[5-5] Many Children Learn to Swim by “Y” Methods—Free Swimming Campaign Conducted in Summer at Southwestern—The Guardian—Vol. XI. No. 15—Friday, April 14, 1939—Front Page; Cet article nous apprend que : « The numbers of people saved from the treacherous currents of the St. Lawrence River speak clearly for the life-saving instruction given by the YMCA to Verdun Police Force ». En 1938, 851 jeunes garçons et filles avaient appris à nager; campagne de cours gratuit dans les écoles publiques anglophones avec un taux de réussite de 92,3 %. À ce moment, il y a 600 inscrits pour la campagne des cours de nage estivale.

[5-6] YMCA Helps Safety Drive—Adopts Provincial Safety Slogan Summer Program—Vacation Club Begins June 27—The Guardian—Vol. X. No. 23—Friday, June 17, 1938 —Front Page; L’article informe que : « Public Safety begins with you! —The slogan used by the Provincial Government […] might readily be adopted by the YMCA […] Removed from the hazards of the busy city streets and dangerous swimming holes, the children may find freedom, while the parents enjoy a sense of security ».

Tags Natatorium de Verdun, The Guardian, Verdun, Histoire urbaine, SHGV

Le Natatorium, des origines à l'ouverture - Partie 01 - Questions et méthodologie

September 24, 2024 John Voisine

Image 01 : La page couverture de l’hebdomadaire présent partout à Verdun : The Guardian — Le vendredi 6 août 1937.

On remarque les huit colonnes de texte bien concentré et les titres d’une actualité « hyperlocale », comme quoi ce concept ne date pas d’hier. Typiquement, il y avait souvent un titre qui couvrait tout les colonnes, dans ce cas le fait majeur que les autobus allaient maintenant remplacer les tramways sur le boul. LaSalle. On remarque aussi que les articles importants sont composés de trois ou quatre formes de textes : (1) le grand titre, (2) le titre, (3) le paragraphe d’informations (communément appelé les « takeaway ») et finalement (4) le corps de l’article.

Une version de ce texte parait dans la revue de la Société d’histoire et de généalogie de Verdun (SHGV), Les Argoulets (Septembre 2024 — Vol. 28, numéro 3).

Ceci est le premier d’une série de quatre (4) articles consacrés à l’histoire, aux origines et l’avenir du Natatorium, situé au bord du fleuve, dans le parc de l’Honorable-George-O’Reilly, à l’ouest de l’arrondissement de Verdun.

La thématique

Nous allons retracer l’histoire verdunoise de la naissance du Natatorium à travers ce qui était l’hebdomadaire phare de la ville, The Guardian.

Nous avons la change, à la SHGV, de posséder un jeu presque complet des archives de ce journal, pour la période de 1931 à 1966 [1]. Pour suivre le récit de l’avènement du Natatorium, il faudra toutefois nous replonger dans ce Verdun que très peu de gens peuvent même s’imaginer. Voilà pourquoi, afin de mettre en contexte chacun des éléments de cette histoire, nous ferons ce récit en quatre parties. Dans cette première partie, nous allons présenter les questions, détailler notre parti (la limite volontaire imposée à notre horizon de recherche historique), et mettre en contexte notre outil de recherche (The Guardian). Finalement, nous argumenterons de sa pertinence par rapport à l’histoire de Verdun.

Les questions

Nous allons tenter de répondre à quatre (4) questions : pourquoi deux bassins de piscine extérieure (dont un de plongeons) sur les rives du fleuve, pourquoi les avoir localisés dans l’extrémité ouest de la ville, pourquoi les avoir ancrés dans le paysage urbain avec un bâtiment phare, qui en fait une destination civique de prestige et un lieu signalétique évocateur et mémorable et finalement, pourquoi avoir mobilisé autant de ressources pour un type d’infrastructure municipale somme toute sans nécessité matérielle, en période dépressionnaire (de 1938 à 1940) de surcroit?

Parti, méthodologie et outil

Pour faire le récit de cette histoire, nous avons pris le parti d’éplucher tous les exemplaires de l’hebdomadaire, de 1931 à juillet 1940 (lors de l’ouverture), afin de tenter de dégager, sur la longue durée, les grandes tendances pouvant apporter des éléments de réponses à nos questions. Il existe plusieurs moyens de reconstruire l’histoire, par exemple à l’aide d’archives administratives ou personnelles d’acteurs impliqués, ou des joueurs sociétaux ou institutionnels, mais encore faut-il qu’elles soient accessibles. À défaut des sources de première ligne, on peut avoir recours aux témoignages, mais encore faut-il que les gens soient disponibles et volontaires. Sans la capacité d’avoir accès aux gens ni la collaboration de toutes les parties impliquées, on s’expose à devenir des instigateurs de légendes. Même avec toutes les pièces en main, nous sommes peu nombreux à disposer de la patience d’un Robert « turn every page » Caro [2] ou de l’érudition polyvalente d’un Gérald Beaudet [3] afin d’imbriquer comme elles se doivent toutes ces pièces. De plus, l’histoire n’étant pas ma discipline, je préfère toujours me garder une certaine réserve. Cela dit, l’organe que fut les journaux papier a souvent été qualifié de « premier brouillon de l’histoire ». Puisque la SHGV est seule à Verdun à disposer de ce regard, je pense en tirer une version qui donnera une idée des préoccupations de la troisième plus grande ville de la province à cette époque. De surcroit, Verdun se voulait à la fine pointe des innovations civiques et se faisait une fierté d’être une administration municipale des plus sophistiquée de l’entre-deux-guerres.

Image 02 : Avant-dernier numéro avec l’entête Verdun’s Leading Newspaper — Le vendredi 2 novembre 1934.

Le maire qui ne veut pas démissionner est bien entendu le très populaire Hervé Ferland, maire de Verdun d’avril 1933 à avril 1939 (trois mandats de 2 ans, pour un total de 6 ans). On note à gauche, en bas de la page, la « notice » qui informe les lecteurs sur les points de vente des copies « additionnelles » de l’hebdomadaire ; la vaste majorité des foyers de Verdun avaient déjà leurs copies distribuées « gratuitement » à leur porte, sans abonnement et sans l’avoir demandé.

The Guardian

S’il faut en croire son entête, The Guardian s’affichait dès 1931 comme Verdun’s Leading Newspaper. Véritable grand format (broadsheet), qui mesurait environ 23 x 28 pouces, le texte dense de chaque page se répartie sur huit colonnes bien serrées. Durant la période d’étude, le nombre de pages moyen est passé de 6 à 8 à 10 à 12 pages, selon les saisons, pour culminer à 20, 22 ou 24 pages durant les fêtes de Noël. Les articles ordinaires sont tous anonymes et leurs titres très descriptifs, comme le voulait le style journalistique de l’époque. Le prix nominal est demeuré à deux cents, mais le modèle d’affaires n’était pas la vente directe ou l’abonnement, mais plutôt celui de la distribution à toutes les portes. Ainsi, à partir de 1933, on imprime sur chaque haut de page le slogan A Guardian in every home et à partir de 1934, l’entête change pour The Leading Newspaper of the Third Largest City in the Province of Quebec. Enfin, en janvier 1937, l’éditeur confirme que le journal est distribué à chaque adresse « from the eastern limits of Ville LaSalle to May Ave., and from LaSalle Blvd. to the Acqueduct » [4]. Mais bien avant cette distribution universelle, la Ville de Verdun y publiait ses annonces officielles et notices légales. Par sa réputation, sa couverture exhaustive de l’actualité verdunoise et sa position ayant pignon sur rue dans la ville, The Guardian fut en son temps une de ces entités médiatiques singulières [4-1]. Une forme de paper of record pour cette jeune ville de type “banlieue-dortoir” exceptionnelle, par rapport aux autres villes limitrophes, tout en étant aussi, incroyablement, the Third Largest City in the Province of Quebec.

Image 03 : La première édition avec le nouvel entête qui proclame fièrement : The Guardian — The Leading Newspaper of the Third Largest City in the Province of Quebec — Le vendredi 16 novembre 1934.

On remarque la variété, la diversité et l’ampleur des nouvelles « hyperlocal » que la première page est en mesure de diffuser.

À venir

À présent que nous avons proposé une méthode et que nous avons replacé l’outil de recherche dans son contexte, nous prendrons le temps, dans les deux prochains articles, de répondre à nos questions. Dans une quatrième partie, nous conclurons en discutant du bâtiment, du lieu lui-même et des options d’actualisation auxquelles nous sommes maintenant confrontés, quatre-vingt-cinq (85) ans après son inauguration [5].


Notes et références

[1] Selon les informations sur une page Web de la Florida Digital Newspaper Library, The Guardian a été actif du 7 juin 1929 au 28 septembre 1955. Le journal a ensuite continué sous un autre éditeur, jusqu’au 5 mars 1966 (c’est aussi le dernier numéro de nos archives à la SHGV). Il faudrait un jour faire une histoire du journal lui-même.

[2] On parle bien sûr ici du fameux biographe de Robert Moses et ensuite Lyndon Baines Johnson ; cette dernière n’a d’ailleurs toujours pas été finit, après quatre (4) volumes. Étant donné son âge avancé, les chances pour un cinquième tome final s’amenuisent. Robert Caro a commencé en tant que reporter pour un quotidien de Long Island (NY), Newsday. Un de ses éditeurs lui aurait dit que pour trouver l’information qui devient la clé d’une histoire, il était important de « turn every page ». Toute son œuvre démontre à quel point il a pris cette exhortation à cœur, peut-être même un peu trop. Turn Every Page (2022) est aussi le titre d’un documentaire sur la relation entre Robert Caro et son éditeur, Robert Gottlieb (maintenant décédé) et réalisé par la fille de ce dernier. On notera qu’il avait à peine quatre ans de plus que Caro.

[3] Urbaniste et professeur bien connu au Québec. Son dernier ouvrage, Un Québec urbain en mutation, est justement une histoire de l’urbanisme dans la province.

[4] The Guardian—January 15th, 1937. Titre : Every Home Now Reached by Guardian—This Newspaper Now Distributed To Every Dwelling In Verdun—Gigantic Step Made. L’article affirme que The Guardian a la plus grande circulation des journaux, quotidien ou hebdomadaire, vendu ou distribué à Verdun. À moins d’une exception due à un jour férié, cette distribution se fait les vendredis. 17 000 copies « roll of the press » chaque semaine, mais environ 500 sont distribués aux annonceurs, vendus directement au bureau du journal ou dans quelques autres commerces. Les bureaux du journal étaient localisés au 4080, rue Wellington, intersection de l’Église; une intersection et un édifice (le Steele Building) de prestige dans Verdun, maintenant et alors. L’article fait valoir la position solide et rayonnante du journal, même au milieu d’une période de dépression, lorsque la majorité des autres entités commerciales sont simplement heureuses d’être en mode survie.

[4-1] Une autre particularité qui restreint de manière considérable notre champ de vision sur cette décennie est que les archives de l’autre journal hebdomadaire de Verdun, francophone (bilingue?), Le Messager/The Messenger, sont manquante pour la décennie 1930. Nous n’en avons pas de copie à la SHGV, une recherche sur la Bibliothèque et Archive nationale du Québec [BAnQ] ne retourne malheureusement aucun résultat pertinent pour cette période. Madame Suzanne Clavette, auteure d’une thèse de maîtrise (UQAM — 1986) souvent citée (Des bons aux chèques : aide aux chômeurs et crise des années 1930 à Verdun), affirme que les seules archives du journal qui existent pour cette période couvrent les dates : 1929-01-03 à 1929-12-30, 1932-02-30 à 1932-12-22 et finalement 1936-02-06 à 1936-12-03. Étant aussi parcellaire, je n’ai même jamais tenté de retrouver ces numéros.

[5] J’ai écrit une chronique au moment de la présentation de l’arrondissement aux citoyens de leur première itération sur le projet. Nous étions certainement en droit de nous attendre à mieux.

Tags Verdun, SHGV, The Guardian, Histoire urbaine, Natatorium de Verdun

514-761-1810

© 2017-2025 | Wellington | Fabrique urbaine | Urban Workshop inc.